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«C'est dans les derniers mois de l'année 1943 que Marcel Aymé publie aux Éditions Gallimard un recueil de dix nouvelles portant le titre du premier récit, Le passe-muraille. Or 1943 est la quatrième année de la Seconde Guerre mondiale ; année tragique entre toutes, où s'exacerbe le sentiment d'une insupportable attente. Il convient donc de donner toute sa signification symbolique au titre de la dixième et dernière de ces nouvelles, En attendant. Étrange récit : il nous présente, "à la porte d'une épicerie de la rue Caulaincourt, une queue de quatorze personnes" qui tour à tour vont prendre la parole en commençant leur soliloque par le mot moi, et décrire plus ou moins longuement leur misère matérielle et morale. Vient le tour de la douzième personne, qui est un Juif : "Moi, dit le Juif,
je suis juif." Phrase célèbre, souvent citée, qui acquiert tout son poids de n'être précisément qu'un simple énoncé de sept mots, litote qui par contraste tire sa force des longs et pathétiques monologues prononcés par les autres personnages. Peu d'écrivains, publiant en 1943 et en France, se sont risqués à faire allusion au sort tragique que connaissent alors les Juifs, ne fût-ce que de manière elliptique. Il n'y a
donc pas, dans le livre de Marcel Aymé, que de l'allégresse et de l'espièglerie, stéréotypes par lesquels une critique à courte vue le définit volontiers. Le passe-muraille porte lui aussi l marque des années de souffrance et de leur climat intellectuel bien particulier. [...]» Alain Juillard.
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