Une fois n'est pas coutume, Balzac choisit la montagne pour cadre de son roman. Une vallée encaissée dans le massif de la Grande-Chartreuse : c'est là que le capitaine Genestas, ancien officier de Napoléon, se rend pour consulter le docteur Benassis. Grâce à des notes prises à la manière d'un ethnographe, Balzac émerveille le lecteur par la précision des portraits de paysans et la description minutieuse de ce microcosme rural organisé autour de Benassis. Médecin mais aussi philanthrope, ingénieur, économiste, prêtre à sa façon, ce dernier explique au lecteur comment il a transformé un village déshérité et frappé de crétinisme en une communauté industrieuse et saine ; comment il a mis en oeuvre avec - et parfois contre - les habitants le «¹décollage» économique de ce morceau de France abandonné, comme tant d'autres à l'époque, par le pouvoir central.
Une belle écriture, pleine d'émotions, d'humanité. On pourrait résumer (mais n'est-il pas prétentieux de vouloir résumer Balzac?) par ce commandement célèbre :"aimer son prochain comme soit-même". Et en prime, une belle leçon sur la façon de gouverner…
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