"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Ce livre n'est pas un livre de deuil. Le deuil, c'est après. [...] La vivacité du présent. Celle du sentiment. La trace que nous laissons aux autres. Ces particules de temps et d'affection mêlés demeurent en suspens. Ici, ce sont elles qui commandent, et avec elles, le souffle que sa mort m'a laissé au coeur. ».
Le récit s'ouvre un dimanche de septembre 2019, un dimanche où le père « concret et nébuleux à la fois » d'Emmanuelle Lambert, se prépare à mourir d'un cancer de l'ampoule, un organe situé à la tête du pancréas.
Et pourtant, ce livre est un livre de vie. C'est que, par une douce ironie des mots, il est à l'image de ce personnage de père à la « chaleur explosive » : « rétif à toute forme de rêverie fatiguée, car dans la fatigue se glisse un effritement possible, une voie pour la douleur et le doute ». Le duo du livre-tombeau et du père illumine tout sur son passage. Il n'y a pas de gris ici, mais les couleurs éclatantes du souvenir, du mange-disques seventies aux yeux de Dalida.
Poignant et solaire, émouvant et lumineux, mélancolique sans le poids du pathos, familial et universel, le récit d'une fille raconte le père : mais le père aurait peut-être voulu un garçon. À l'hyperactif soixante-huitard, au Dieu imprévisible de l'enfance, à l'ex-enfant triste qui joue jusqu'au bout de sa vie y compris en abordant aux rivages de la fin, répond une fille, qui se construit comme une femme. Avec une subtilité infinie, Emmanuelle Lambert traite dans ce livre de bien des thèmes, de l'intime au collectif, du masculin au féminin, et celle que son père, « le grand tonique » surnommait « Dudule », confirme l'écrivain de premier plan qu'elle est devenue.
Roman biographique d'Emmanuelle Lambert lu en 2021 dans le cadre des coup de coeurs des lecteurs du mois de Femina.
L'autrice aborde ici les derniers jours de vie de son père quand elle était accompagné de sa soeur Magali pour leurs adieux, loin d'un récit du deuil au contraire c'est un bel hommage pour celui-ci. Une réflexion sur ce qui peu rester des souvenirs des êtres disparu, la vivacité des sentiments, le bonheur filial et l'image du masculin au féminin.
Un portrait tendre, le lien père et fille, une relation qui construit son monde.
"Le vendredi matin ma sœur et moi sommes arrivés en même temps. Dans la chambre de l’épouse nous attendait sa douleur et son épuisement m’ont attendrie, bien que j’ai toujours été trop vieille et mal aimable pour avoir une belle-mère de mon âge."
Un récit sur la fin de vie. Quiconque ayant été témoin des derniers jours d’un proche ne pourra rester insensible face à ce livre. Dans Le garçon de mon père, Emmanuelle Lambert nous narre les six derniers jours de son père, sa décision d’arrêter son traitement et son agonie. Le tout est entrecoupé d’anecdotes du passé qui à la fois permettent de mieux comprendre l’histoire familiale mais aussi de détourner les « yeux » de cette entrée douloureuse dans le deuil. Un libre bref et percutant.
"Ce livre n'est pas un livre de deuil. Le deuil c'est après. Il travaille votre être, votre corps, vos rêves et peut vous arracher à la vie présente."
Un livre très fort, un livre de vie qui évoque pourtant les derniers jours du père de l'auteure emporté par un cancer.
Un magnifique hommage d'une fille à son père, sans "pathos" mais avec une infinie douceur et beaucoup d'amour. Un livre lumineux!
« Il irradie de la simplicité familière comme de l’extraordinaire portés en lui par tout individu. Mon père. Disséminé dans ma mémoire, ma chair et mon langage, il y restera déposé avant que, l’âge venant, moi-même je ne l’oublie, car sans doute je l’oublierai, les grosses mains, le visage. »
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Ce récit autobiographique est celui de l’intime.
A travers un texte touchant, dans lequel les chapitres s’égrènent à l’instar des derniers jours de vie de son père, Emmanuelle Lambert raconte celui qui marqua sa vie.
C’est à fleur de peau et d’émotions qu’elle nous brosse le portrait d’un homme flamboyant, pour qui la vie méritait d’être chantée et qui s’est construit hors des codes et des clous.
Dans ce texte où se mélangent présent et passé - actualités froides et réminiscences heureuses - on comprend aisément que pour l’auteure, écrire son père c’est le maintenir en vie et garder - à jamais - le souvenir de lui.
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« […] je ne vois que la vie qui bat encore dans ses veines, à lui que je veux retenir près de moi, maintenant, pour toujours. »
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Avec sa plume, c’est l’amour entre un père et sa fille qu’Emmanuelle Lambert ressuscite rendant ainsi - avec talent - un récit personnel en histoire universelle.
"Ce livre n'est pas un livre de deuil. Le deuil, c'est après. Il travaille votre être, votre corps, vos rêves, et peut vous arracher à la vie présente. Si l'on y sombre, on erre pour le restant de sa vie, contemplant les vivants de loin, sans désir aucun de les rejoindre. On est mieux avec ses morts, dans une éternité douce de chagrin. Les sensibles, les friables, les êtres trop usés pour porter la charge de la vie peuvent s'y trouver bien. Pour les autres, le deuil prend son temps, puis pose la frontière. "
Aussi contradictoire que cela puisse paraître, il s'agit ici d'un roman plein de vie. Emmanuelle Lambert nous plonge dans ses souvenirs, de ceux qui ont faits de son père cet homme explosif. Des récits intimes du passé nous faisant comprendre le pourquoi du présent. Du douloureux, du vécu, du beau pour évoquer la famille, la maladie et la mort. Il n'y a pas de pathos. J'ai passé un agréable moment de lecture avec cette biographie familiale sincère et lumineuse.
"Dans la nuit de sa fin, ses yeux étaient traversés par une lueur grosse de promesses et d'inconnu. Ils m'évoquaient le regard perdu au fond du temps que mon fils, aplati sur ma poitrine, avait levé sur moi à sa naissance."
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/12/10/39256546.html
Lorsqu’un cancer de l'ampoule situé près du pancréas emporte son père, Emmanuelle décide de lui rendre un magnifique hommage. Ouvrage poignant et intime, cette biographie où se mêlent les souvenirs du passé à différentes époques nous relate les derniers jours vécus avec cet homme d'exception. Par son travail d'écriture, Emmanuelle Lambert a su évoquer certains thèmes difficiles tels que la maladie ou la mort mais tout en y glissant une certaine douceur et, c’est avec une grande sérénité que j'ai refermé cet ouvrage…
Pour les amoureux de la littérature française et des biographies familiales, cet ouvrage est une valeur sûre, n’hésitez pas à le découvrir...
Je tiens à remercier Version Fémina et les éditions Stock pour la découverte des écrits d'Emmanuelle Lambert.
Ce livre est l’histoire d’une fille, l’auteure, qui va accompagner son père jusqu’à son dernier souffle. Ce père atteint d’un cancer ne supporte pas le traitement expérimental et a ces mots terribles : « Je n’en peux plus ». Commence alors l’attente de sa fin. Cette attente durera 5 jours, l’auteure, sa sœur et « l’épouse » seront chaque jour au chevet de cet homme sédaté qui plonge chaque jour un peu plus dans le sommeil éternel.
Chaque chapitre représente l’un des derniers jours du père, du lundi au vendredi. Les chapitres sont scindés en deux parties, les souvenirs qui remontent à l’auteure et la réalité de cette chambre d’hôpital où le père décline un peu plus chaque jour.
Emmanuelle Lambert nous raconte la passion des livres que lui a transmis ce père, leur complicité, son exigence, son intransigeance, cette relation privilégiée qu’elle a eue avec lui, lui, cet enfant qui souffrit toute sa vie du manque de sa mère, partie vivre sa vie de saltimbanque et qui, dans un dernier souffle lui avoua qu’il n’était pas le fils de son père.
Ce livre qui parle du deuil n’est pas un livre triste, c’est un hommage lumineux d’une fille à son père. Il y a beaucoup d’amour et de bienveillance dans ce récit, chacune attend et redoute ce moment où le père va partir car chacune voudrait le garder auprès d’elle mais chacune aimerait aussi le voir quitter ce corps qui le fait tant souffrir.
Une très belle rencontre littéraire.
Ça n’est jamais facile de parler de la mort de ses proches sans tomber dans le pathétique et la nostalgie. Mais il faut avoir vécu avec ce père, ancien soixante-huitard, matheux épris de musique et de liberté, pour traverser l’épreuve de sa mort avec tant d’élégance.
Emmanuelle Lambert, nous offre, avec ce court roman, ses réflexions sur la vie qu’elle a vécue auprès de cet homme hors du commun qui regretta d’avoir trahi les idéaux révolutionnaires de sa jeunesse mais qui, en s’intégrant à la société capitaliste, conserva sa marginalité et ses goûts artistiques.
Aînée de deux filles, elle prit le rôle du garçon que son père aurait aimé avoir, « dans un monde où nous étions tous deux contre le monde. »
Il marchait devant et elle, le suivait, dans toutes ses élucubrations, de lectures en concerts, de balades en siestes, avec admiration et amour.
Quand à 72 ans, il tire sa révérence, vaincu par le cancer, il part en paix, l’esprit tranquille d’avoir, malgré sa propre filiation « triste et brisée », transmit à ses deux enfants des valeurs qui comptent.
Mélange de souvenirs passés et de pensées présentes, l’écriture de l’autrice est particulière, sans fioritures, tantôt acide, tantôt drôle et il m’a fallu quelques pages pour y entrer.
Un roman qui témoigne d’une époque où les femmes se sont libérées de leur rôle exclusif de mère et où les hommes ont vu se consumer les rêves de révolution de leur jeunesse. Le difficile sujet de la perte d’un parent, nécessite une capacité de dépassement qui n’est peut-être pas aisée pour tous, mais chacun devrait y puiser une moisson de pensées positives.
Pas un coup de cœur mais une lecture que je garderai en mémoire et qui s’achève par ce bel hommage : «Pour la musique, pour la beauté, et pour la vie, sois remercié.»
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