"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Si je suis ici, c'est parce que je suis né ici, à jamais perdu pour le reste du monde. » New-Yorkais archétypal, le romancier Colson Whitehead évoque ici sa métropole, en treize textes qui sont autant de poèmes en prose. Encadrés par une arrivée (à la gare routière de Port Authority) et un départ (de l'aéroport JFK), ces tableaux urbains s'attachent aussi bien à des lieux spécifiques (Central Park, Broadway, Coney Island, le pont de Brooklyn, Times Square ou... le métro) qu'à des moments privilégiés : le matin au réveil, un jour de pluie, la sortie des bureaux ou les soirées en ville du vendredi, lorsque dans les bars les citadins se réinventent une identité.
Car malgré l'anonymat, ce livre grouille de personnages, natifs ou visiteurs, individualisés et universels. Tous ces destins se croisent dans un concert de voix, et pourtant chacun procède d'une expérience commune : l'apprentissage de la Ville. Face à la cité la plus mythique du monde actuel, Whitehead parvient à dissiper les clichés, tantôt personnifiant les lieux, tantôt les traitant comme une abstraction picturale. Avec le souci, plus poignant encore depuis le 11 Septembre, de n'abandonner à l'oubli aucun objet, aucune vie. Multipliant les métaphores imprévisibles pour restituer le quotidien, il dessille notre regard et réinvente une ville fabuleuse, une Babel des temps modernes. Tout en sachant que ce projet héroïque est par nature interminable, et qu'on ne fait jamais le tour de New York. » Serge Chauvin.
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