"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans ce troisième et dernier tome de la série du « Château du Mundat », Ernest Meyer délaisse quelque peu le contexte historique et fantastique des deux ouvrages précédents pour aborder plus directement la lente dérive psychologique et morale de l'héroïne vers un délire effrayant situé aux confins de l'inhumain et de la folie. Mais qu'on se rassure, la cruauté omniprésente n'efface jamais les respirations d'humour ni les moments d'émouvante tendresse. Par son récit, l'ultime témoin, après avoir suivi pas à pas le parcours d'Henriette de la Gravière, se confie en ces termes à son ami musicien : « Si j'ai cherché à retrouver des indices de ses étranges pérégrinations, c'est que, dans l'histoire de l'horrible fin de mon château et de ses occupants, elle fut l'élément central, comme un bel et redoutable ange du mal. Le hasard a mis sur ses pas trois personnes qui ne se connaissaient pas, mais dont la convergence provoqua le départ en chaîne d'une série de malheurs. Si je croyais à l'astrologie, je vous dirais bien, Maître, que ce fut à partir de ces années-là, que s'alignèrent dans le ciel du Mundat, trois corps célestes, habituellement inoffensifs lorsqu'ils évoluent en trajectoires isolées, mais qui, une fois réunis, devinrent éminemment maléfiques sur la destinée du Schaefferhof. »
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