"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Engagé par Norman L'Anormal, biker quinquagénaire et passablement usé par les excès, pour retrouver sa mère qu'il n'a pas vue depuis l'âge de six ans. Sughrue traverse les Etats-Unis et une partie du Mexique en compagnie de deux vétérans du Vietnam, un flic de Denver atteint d'un cancer et un facteur alcoolique... Suite des aventures de Sughrue, le héros déglingué du Dernier baiser, roman forcené, portrait aigu d'une Amérique qui ne cesse de se dégrader depuis l'âge d'or des sixties, "Le Canard siffleur mexicain" est sans doute le roman le plus fort et le plus noir de Crumley.
C.W. "Sonny" Sughrue vit dans le sous sol d'une morgue, ancien détective privé sans emploi, il est barman dans un bar de Meriwether dans le Montana. Son ami Solomon Rainbold ancien du Vietnam comme lui, unijambiste et avocat, lui propose une nouvelle affaire qui va l'amener à voyager en compagnie d'autres copains vétérans pour retrouver la femme disparue d'un homme riche.
On retrouve une brochette de personnages hors norme, entre sexe, drogue et rock’n’roll. Faire la connaissance de Norman l'anormal ou encore des jumeaux obèses était déjà quelque chose. Il fait appelle a ses anciens amis, un flic mourant d'un cancer, un facteur alcoolique et puis la lumière arrive avec la belle Wynona et bébé Lester. Comme souvent avec cet auteur impossible de savoir qui est coupable, ni même si cette enquête façon road movie n'est pas pipée dès le départ. C.W . Sughrue malgré ses nombreux défauts reste un personnage attachant car il a bon fond et cherche toujours la rédemption même s'il faut bien lui reconnaître un sens particulier de la fidélité. Le Vietnam plane au dessus des trois compères plus présent qu'il ne devrait. On comprend avec de nombreux flash-back, les souvenirs douloureux, la perte de l'innocence et l’échappatoire dans l'alcool et la violence. Je me suis un peu mélangée les pinceaux entre les agents de la DEA, ceux du FBI et d'autres encore d'agences non gouvernementales. J'ai apprécié le style de l'auteur qui porte un regard caustique sur la déliquescence des États-Unis.
L'intrigue est faite de nombreux rebondissements, de changements de cap et l'explication du titre du livre qui arrive à la toute fin, reste inoubliable. Un fabuleux auteur de romans policiers entre Raymond Chandler et Joe Lansdale. On ne peut que regretter qu'il n'est pas eu le temps d'en écrire plus avant sa disparition. Bonne lecture.
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