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Journée d'inauguration d'une fête agricole. L'assassin du Président attend. Il est seul. Il porte, caché dans les replis de sa veste, un revolver. Il est quinze heures. Il a une heure devant lui. Un compte à rebours silencieux commence.
Cet homme n'a pas de nom. Pour lui, le bien consiste à supprimer ce qu'il considère comme le mal absolu, à savoir le Président, qui a assis son pouvoir sur la séduction démagogique des masses et de quelques intellectuels égarés. Ce héros moderne a le visage de la classe moyenne bafouée. Il ne possède ni colonne de journal, ni plateau de télévision, ni émission de radio pour s'exprimer. Depuis l'élection du Président, l'argent est à la une de tous les medias et brille par son arrogance. Comme tout le monde, cet homme est condamné à écouter. De cela aussi, il est dégoûté.
Ce texte court, rapide, percutant, raconte la manière dont un homme humilié se réapproprie sa vie par un acte sans retour.
Cet homme rappelle singulièrement L'Etranger de Camus. Ou les personnages fascinants des romans de Dostoïevski.
Un jour d'inauguration d'un salon par le Président, un homme, anonyme, attend, un colt dans la poche. Il veut tuer le Président. Ce livre est le compte à rebours de l'heure qui précède son geste. Pendant cette heure, l'homme passe en revue très rapidement sa vie avec sa femme et sa fille, son travail et les raisons de son acte.
Certes, ce roman, n'est pas situé, ni dans le temps, ni géographiquement. Certes, il montre un régime et un Président excessifs par rapport aux nôtres, mais tous les ingrédients sont là pour une comparaison évidente et certainement voulue avec ce qui se passe en France depuis 2007 : la crise, le chômage, le surendettement, le pouvoir d'achat en baisse, les bénéfices des actionnaires en hausse , le côté clinquant -ou bling-bling- du président. Ce livre se veut l'écho de ce qui peut se dire et se ressentir par les déçus de l'action politique de notre gouvernement. Car, de mémoire, et sans connotation politique de ma part (analyses politiques lues et entendues régulièrement depuis quelques temps), jamais président n'a autant déçu -pas même F. Mitterrand, malgré les énormes attentes suscitées par son élection-, n'a engendré autant de malaise et de sentiment d'injustice.
Livre politique, intéressant, mais qui restera probablement anecdotique. Pour ma part, je reste un peu sur ma faim, car le personnage de l'homme qui en veut à la vie du Président est trop peu fouillé. On peut comprendre les raisons de son acte, mais j'aurais préféré une description plus dense de cet homme.
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