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Un petit paysan qui n'avait jamais quitté son village se retrouve un jour enfant de troupe. Dans ce récit, il relate ce que fut sa seconde année de jeune militaire, une année de découvertes et de bouleversements, qui le verra mourir à son enfance et s'éveiller à des réalités et des énigmes dont il ignorait tout. La faim, le froid, les bagarres, son avide besoin d'affection, l'admiration qu'il voue à son chef de section, sa passion pour la boxe, les sévices que les anciens font subir aux bleus, la découverte de l'amour avec la femme de son chef, le sadisme de certains sous-officiers, la nostalgie qu'il a de son village, de sa chienne et de ses vaches, ses quinze jours de cachot, son renvoi de l'école puis sa réintégration, la hantise de mourir à dix-huit ans, là-bas, dans ces rizières où la guerre fait rage..., c'est le récit d'une entrée en adolescence, avec ses révoltes et sa détresse, ses déchirements et ses ferveurs. Ce livre a été porté à l'écran par Gérard Corbiau, sous le même titre.
Un long récit sans les habituelles ruptures des chapitres. Comme si Charles Juliet voulait nous faire entrer dans le long temps de sa seconde année d’enfant de troupe.
Le bouleversant portrait d’un adolescent chahuté de sentiments violents, qui lui viennent d’un environnement sans pitié et de la transformation qui se fait en lui, balancement entre l’enfant encore tout proche et le jeune adulte qui s’élabore. Qui lui viennent aussi de ce manque initial qui lui a valu d’être recueilli à l’âge de trois mois par une famille adoptive. Manque initial qu’il grave sur les planches du bat-flanc de la cellule où il a été enfermé : « L’enfant que le père a chassé n’a plus de route. Là-bas loin dans la montagne du fond de sa tombe la mère appelle. »
Dureté du système militaro-scolaire dans lequel il est entré, où s’imposent majoritairement autoritarisme et violence, tant de la part des adultes que de la plupart des camarades ; douceur ambigüe des permissions hebdomadaires de faveur, où l’émerveille et le taraude de remords l’amour qu’il vit avec la femme de son chef ; un temps où se construit malgré les obstacles ou peut-être à cause d’eux, de coups de poing en coups de gueule, une personnalité.
Ce livre est un cri d’appel au monde des adultes, un cri d’appel aux parents absents, un cri d’appel à une vie autre que violente et triste.
M’ont particulièrement touchée, bien sûr, les pages sur l’existence ou la non-existence de Dieu. Parce qu’elles rejoignent très directement les questions que je pose dans le livre que j’ai écrit (« De la croyance à la perplexité, Itinéraire d’une agnostique »). Retrouver chez un auteur un vrai compagnon de questions, un vrai compagnon de valeurs humanistes, quel bonheur, et quel honneur…
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