« Cette personne vous oublie dès lors que vous n'êtes plus essentiel à son présent. » Terrible jugement, émis avec un soupçon de regret par son notaire et qui pourrait être aussi bien proféré par un mari délaissé à l'encontre de son ex-épouse si froide, distante et indifférente.
Suzanne ou Jeanne - comment s'appelle-t-elle vraiment, nul ne le sait - brouille les pistes, sans cesse. Réflexe de survie ? Seuls quelques amis du quartier - ou plutôt de simples « voisins » devrait-on dire - côtoient en pointillés cette femme si élégante, peu consciente de sa beauté excessive, sachant pourtant se montrer attentive et délicate, mais gardant ses distances, obstinément, fuyant la société des hommes pour vivre recluse dans une forteresse bordée de livres et d'aquarelles. La forteresse n'est autre qu'un deux-pièces juché sous les toits de Paris, acheté par l'entremise de son notaire, le seul cordon la maintenant en lien avec les affaires du monde, le seul à savoir qui elle est, où elle se cache, une fois de plus. Jusqu'au jour où une jeune photographe, ayant couvert tous les théâtres de guerre aux quatre coins de la planète, se lance à la recherche de cette femme pour le moins énigmatique...
Par un jeu de construction juxtaposant la forme du journal intime puis de l'entrecroisement de témoignages recueillis, Zoë Lucider livre ici un roman psychologique tenant le lecteur en haleine jusqu'au dénouement final.
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