Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
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http://lecalamedeselma.com/la-saison-des-ouragans-fernanda-melchor/
Une narration brutale, comme ce qui y est raconté, un style cru, bien trop cru, une ponctuation quasi inexistante, à l’image de ces personnages qui étouffent, et toi, le lecteur, tu étouffes avec eux, et tu sens leur misère, leur reste d’humanité qui tente de survivre dans les eaux marécageuses d’une violence innommable, là-bas dans un village au Mexique, tu sens la puanteur qui te colle à la peau, et comme eux, ta lecture n’a pas de souffle, pas une brise qui s’échappe, pas une accalmie dans cette colère sourde, et cette moiteur imaginaire pendant que tes doigts tournent les pages, encore et encore, à te demander, mais bon sang pourquoi je continue à lire.
Et pourtant quelque chose opère, et tu lis, d’une traite, tu ne te l’expliques pas, et tu te demandes s’il est encore possible qu’en 2019, des horreurs pareilles puissent se produire à l’autre bout du monde, s’il est encore possible que des horreurs pareilles existent tout court, et tu te vois, confortablement allongé sur ton canapé, à te moquer de tes propres questions, auxquelles tu as bien-sûr déjà la réponse. Parce que tu viens d’un pays où ces horreurs-là ont probablement été voisines de ton quartier d’enfance. Et que certains quartiers de ton pays d’adoption ne doivent pas être épargnés non plus. Mais que, toi, tu choisis de ne pas les nommer, peut-être ainsi finiront-elles par ne plus exister. Tu préfères ne garder que le beau, tant pis pour ce qu’il y a en dessous. Tu préfères aimer un tout, quitte à ne pas voir une partie.
Et la question demeure, qui est Fernanda Melchor, auteure de cette bourrasque insupportablement littéraire, qu’a-t-elle pu vivre pour vouloir raconter ce Mexique-là, et comment, à 37 ans, ressort-on indemne après avoir pensé, imaginé et écrit l’insoutenable.
Lien : https://www.livresselitteraire.com/2019/04/la-saison-des-ouragans-de-fernanda-melchor.html
Je vous arrête tout de suite, il n'est pas vraiment question de potion magique ni d'intrigue policière. Il est question des hommes et des femmes du Mexique. Il est question de cette transmission de génération en génération. De ces bruits et ces légendes qui peuplent les foyers. De ces femmes qui visitaient la mère, la Vieille Sorcière, pour y trouver des remèdes à toutes sortes de maux. Ceux du cœur, ceux du corps. Après sa mort, la Sorcière au voile noir qui recouvre son visage. Pourquoi ? La sorcière qui parfois poursuit la tradition mais qui le plus souvent reste seule. Sauf le soir. Quand elle organise de grandes fêtes où le nez, les lèvres deviennent blancs, où les corps se meuvent sous les effets de l'alcool. Où les hommes viennent chercher son corps. Le sexe. Bestial.
Mais qui était-elle vraiment ? Et pourquoi ce sort, cette haine déversée ?
Au fil des chapitres, les voix s'élèvent. La parole est à cette jeunesse déchue et pièce après pièce, le puzzle se reconstitue sous fond de violence, de misère, de drogue, de sexe et d'alcool. Sous fond de légendes. Sous fond de viols. Sous fond de femmes, maîtresses, objets, mystères, alibis. Sous fond de conditions de la femme et d'homosexualité. Sous fond de prières, de cris poussés ou étouffés. Sous fond d'un pays éclaté, disloqué. D'une puanteur qui suinte et s'incruste.
Fernanda Melchor nous livre un roman dans lequel le soleil ne brille jamais. La sorcière et ce crime ne sont presque qu'un prétexte pour dépeindre toute la noirceur de la jeunesse et de la société mexicaine. Un livre qui nous entraîne au cœur du sauvage. D'une jungle. De ses mécanismes. Aux côtés de ces êtres désabusés qui survivent tant bien que mal dans la moiteur et la pourriture. Presque inconscients de leurs actes. Dont le seul remède trouvé est de se laisser glisser dans le gouffre des vices.
Néanmoins, jamais Fernanda Melchor ne juge, elle pose un regard, un constat, une réalité qui vous glace le sang. Dans de longues phrases magnifiquement construites, brutes, viscérales, elle vous met chaos. Vous empoigne le cœur. Vous soulève les tripes. J'ai plus d'une fois dû m'arrêter. Reprendre mon souffle. Je me sentais presque meurtrie. J'entendais ces voix, les musiques, je percevais ces visages déformés, les odeurs me parvenaient sans cesse. Le moisi, le souffre, le chaud, les vapeurs d'alcool. Car l'écriture de Fernanda Melchor est sensorielle. Urbaine. Portée par une voix sourde, profonde. Qui vous marque bien après avoir refermé le roman.
Âmes sensibles soyez prévenues, Fernanda Melchor ne prend pas de gants, elle vous balance en plein visage le feu ardent, les mots crus, les images parfois insoutenables. L'amour inassouvi. Les vies ruinées. L'animalité. La rage. Ça vous fait inévitablement passer par une multitude de sentiments. C'est grandiose. Formidablement traduit par Laura Alcoba.
C'est un sort jeté.
Le corps sans vie de la sorcière est découvert dès les premières pages du roman, la suite est une remontée dans le temps pour découvrir un univers austère, cruel, rempli de violence, qui décrira avec force détails glauques l'assassinat de cette sorcière. Plutôt thriller que polar, je n'ai pas réussi à m'intéresser à ces personnages dominés par le sexe, la violence et la cruauté.
La longueur des phrases et des paragraphes engluent le récit, malgré quelques belles pages décrivant des paysages mexicains qui viennent parfois faire oublier la violence omniprésente.
Une lecture qui ne me laissera pas un souvenir mémorable.
Un roman à la manière d’un conte cruel et diabolique. Un récit asphyxiant mais lassant.
Crus et brutal, on suffoque d’un trop pleins de violences. La traduction est agréable, les phrases longues, la violence structurelle est écœurante et rageante.
Les hommes sont des prédateurs et de tout temps des boucs émissaires sont désignés, maltraités et chosifiés jusqu’à plus soif. C’est triste et navrant et le sujet mérite d’être abordé, les victimes défendues, mais je n’ai pas réussi à surmonter l’abondance d’âpreté verbale.
Autour de cette lecture :
Viva la vida : Los sueños de Ciudad Juarez, BD d’Edmond Baudouin et Jean-Marc Troubet qui traite le sujet des disparitions de femmes dans un Mexique corrompus et sauvage, tout en finesse.
Sorcières de Mona Chollet, cette cible qu’est la figure de la sorcière, que l’on voudrait protéger et libérer.
C'est drole la magie des livres...
Lorsque j'ai débuté cette lecture, beaucoup de monde m'a mis en garde. C'est une lecture difficile, des passages sont très "hard".
Définitivement déterminé, me voila embarqué pour un voyage dans le Mexique profond sur les traces d'une sorcière et des mythes qui l'entourent.
Ce formidable roman ne peut pas se résumer à quelque chose de sombre. Pour ma part j'ai trouvé émanant d'une pourriture crasse, une lumière qui irradie chaque personnage. Comme des fumerolles autour d'un volcan, l'auteure a réussi à mettre en lumière tour à tour chaque personnage. Ils sont touchants, charismatiques et de chaque âme, aussi abîmée soit elle, ressort une humanité profonde qu'elle soit bonne ou mauvaise.
Les paysages mexicains subtilement décrits sont un personnage à part entière et donne à l’ensemble de ce récit une consistance très profonde.
Roman marquant, aux phrases longues et habilement construites, il vous donnera beaucoup d'émotions si vous acceptez de lâcher prise....
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Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 8 heures
Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par RC de la Cluzze il y a 8 jours
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