"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un groupe de jeunes militaires danois se porte volontaire pour l'Afghanistan dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), la coalition internationale opérant sous l'égide de l'OTAN. Pendant ce temps-là, dans la province de Helmand, ces hommes et ces femmes végètent d'abord dans une drôle de guerre à laquelle ils ne comprennent rien avant de sombrer dans un indescriptible cauchemar duquel ils ne veulent plus que sortir. Roman de la perte totale des repères, La Première Pierre est un roman d'aujourd'hui, d'hommes et de femmes qui s'égarent ici et ailleurs, de leurs amitiés, de leur fuite et de leur désespoir dans un monde devenu illisible à en mourir. Porté par une langue simple et factuelle, à la frontière du reportage, le texte de Carsten Jensen utilise les codes du roman d'aventure et du thriller pour réactualiser à la fois le récit d'une impossible guerre juste et le mythe du Grand Jeu. Autrement dit, entre André Malraux et Rudyard Kipling.
Un chef d’œuvre. Ce fut ma pensée en refermant ce livre. Peut-être emporté par l’enthousiasme. Mais quand même…
Le livre se passe en Afghanistan, de nos jours. Un bataillon de soldats danois fait partie des forces internationales installées ici suite au tristement célèbre 11-septembre. Les journées se passent entre les relations avec les chefs locaux, les patrouilles, l’ennui des soldats, le sport pour s’occuper, quelques attaques. Chacun tente de trouver un sens à sa propre présence sur ce territoire ‘ennemi’. Mais tout va être bousculé par une trahison. Cette trahison de l’un des leurs va déclencher un sentiment de vengeance au sein de cette troupe de soldats scandinaves. Et tout va basculer, mais pas comme on pourrait l’entendre…
Je n’ose en dire plus pour maintenir un certain suspense. Mais la perception du monde qu’avait ces soldats occidentaux dans un monde oriental va être bousculée. Les repères s’estompent. Qu’est-ce que le bien ? Le mal ? Notre cause est-elle juste ? Le sentiment de vengeance ne nous mène-t-il pas au chaos ? Toutes ces questions qui sont finalement posées pour bousculer aussi le lecteur.
Carsten Jensen a ainsi écrit un très grand livre sur la guerre. Comme il l’explique à la fin du livre, il s’est documenté jusqu’à passer beaucoup de temps sur le terrain, en Afghanistan, et aux côtés de régiments de combat danois. On est ainsi porté par l’action mais aussi par toutes ces réflexions par la réalité. Le tout dans un style clair, net qui porte comme une arme de précision.
Et au final, les 760 pages sont lues d’une traite avec comme une pointe de regret en refermant cet ouvrage, en se disant ‘dommage que cela soit fini’ tellement ce livre est prenant. Un grand livre. Très grand livre.
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