"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Montmartre au petit jour. Chaque matin, l'auteur, attablé au Sans-Souci, voit passer une femme dans la rue. Elsa Wiener, il l'apprendra bientôt, a fui l'Allemagne. Son mari Michel y est resté, enfermé dans un camp. Elle chante dans les boîtes de nuit. Elle vit seule avec un enfant juif, Max, que les nazis ont rendu infirme. On suit avec fascination la lente chute d'Elsa, sa déchéance, au nom d'un amour qui n'existe peut-être pas. Avec le portrait de cette passante des aubes transies de Pigalle, Kessel semble dire adieu au Paris des années folles. Ce livre, publié en 1936, parlait pour la première fois sans doute des camps de concentration hitlériens.
Un roman qui nous entraînent sur certaines réflexions de Kessel : la passion ; la solitude ; la douloureuse descente dans l'alcoolisme. Jusqu'où peut-on aller par amour ? On suit le narrateur comme on regarderait un documentaire tant les personnages et les situations sont empreintes de réalisme.
Entre reportage et fiction, Kessel nous dévoile un Paris sombre et une figure féminine aussi intrigante que déroutante. La montée en puissance du nazisme se fait sentir, et Elsa Wiener est prête à tout pour sauver son mari Michel, prisonnier dans un camp. Tout, comme le pire. L'écriture est touchante, la patte de Kessel journaliste ponctue le récit et on se laisse facilement porter par les péripéties de la jeune femme dans un décor typique des bas-fonds et de la déchéance.
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