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La notion de génocide nécessaire

Couverture du livre « La notion de génocide nécessaire » de Thomas Day aux éditions Le Belial
Résumé:

Je me réveillai avec, comme seuls draps, l'odeur des chevaux. Une érection triomphante tendait la toile de mon boxer, brisait ma silhouette. J'avais la bouche pâteuse et un léger mal de crâne pressait mes tempes. J'avais abusé une fois de plus de l'arkhi - la gnole locale - et je ne me souvenais... Voir plus

Je me réveillai avec, comme seuls draps, l'odeur des chevaux. Une érection triomphante tendait la toile de mon boxer, brisait ma silhouette. J'avais la bouche pâteuse et un léger mal de crâne pressait mes tempes. J'avais abusé une fois de plus de l'arkhi - la gnole locale - et je ne me souvenais même plus dans quelles circonstances. Sans doute avions-nous discuté une bonne partie de la nuit avec Peretti et les autres journalistes. Chacun de nous connaissait des pays dont les autres ignoraient jusqu'à l'existence. Le soir, depuis quelques jours, nous avions pris l'habitude d'échanger des cartes postales éphémères, parfois imaginaires, à défaut d'autres sujets de conversation fédérateurs.
Le soleil devait être levé depuis un bon bout de temps puisqu'il chauffait la yourte et m'avait obligé, alors que je dormais encore, à me débarrasser de ma couverture.
À huit cents mètres d'altitude, dans ces steppes presque désertiques, les nuits estivales sont fraîches, voire glaciales, et l'on crève de chaud dès dix heures du matin.
Sur la couche à côté de la mienne, mon interprète, Cinderella Najramandal - tu parles d'un prénom asiatique - me présentait la rotondité exquise de ses fesses, la courbe de son dos, l'abondance de sa chevelure noire. Comme moi, elle s'était débarrassée de sa couverture. Je ne pouvais m'empêcher de la regarder : elle dormait entièrement nue et ne ronflait pas. Il y avait quelque chose en elle qui me faisait penser à la naissance du monde.
C'est elle qui, le jour de mon arrivée, était venue me chercher à Oulan-Bator avec l'hélico de l'O.N.U. J'ignorais comment elle avait été embarquée dans cette galère. Somme toute, je savais assez peu de choses sur son compte : elle était célibataire, de nationalité chinoise, en mission longue pour l'O.N.U. Elle possédait une licence de pilote d'hélicoptère, et la totale en matière de brevets de secourisme.

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