"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Côté cour, voici Henri Beyle qui a quitté Rome pour Naples et s'arrête à Terracina.
Côté jardin, Gioacchino Rossini qui a quitté Naples pour Rome et fait étape dans la même ville frontière (c'était alors la limite du royaume de Naples). Au centre de la scène - ou du roman - une auberge et un palais. Au centre encore, une aristocrate en exil, son épouse trop frivole et sa cousine trop mélancolique. Nous sommes en décembre 1816. A trente-trois ans, Beyle n'a pas encore trouvé son pseudonyme de Stendhal, et parcours l'Italie pour être heureux et pour être aimé des femmes - mais ce n'est pas chose facile ! A vingt-quatre ans, Gioacchino, qui s'appelle déjà Rossini, est le maestro le plus intelligent, le plus fêté et sans doute le plus aimé d'Italie - mais ce n'est pas de tout repos ! L'Histoire, après l'épopée napoléonienne, affiche un calme plat.
Mais les individus au contraire, dans le feu croisé des dialogues, vibrent de leurs illusions amoureuses comme de leurs déceptions politiques. En toile de fond, ombres plus dangereuses, des contrebandiers sillonnent les eaux du golfe, d'anciens soldats de Murat rançonnent les voyageurs, et des mouchards se retrouvent assassinés dans les canaux d'irrigation du port. Tandis que sur le devant de la scène, en pleine lumière, les femmes restent toujours habiles à confondre amants et destinées avec une même ferveur.
En un mot, il s'agit d'une comédie.
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