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Quand Boidar Lenz reçut la lettre du Professeur August Ruthemberg, psychothérapeute viennois, l'invitant le 24?janvier 2013 à un 'Banquet de Platon' au 'Café Central' en compagnie de sept analystes, la perplexité le hanta pendant des jours.
Cette invitation baroque était étrange, voire inquiétante vu le choix de ce lieu et de cette date à un siècle de différence. En effet, il était encore habité par les fantômes de Freud, Polgar, Zweig, Kraus, Schnitzler, ainsi que des peintres emblématiques de la modernité viennoise, Klimt, Kokoschka, Schiele, sans oublier des révolutionnaires russes, Trotski, Lénine, et les dictateurs qui avaient ébranlé les fondements de notre civilisation, Staline et Hitler.
Ce monde perdu l'envahissait d'une immonde nostalgie.
L'Histoire de l'Empire austro-hongrois avait vu une bourgeoisie juive favoriser la naissance et le développement d'une vie culturelle, économique et scientifique exceptionnelle et donner à Vienne le statut de capitale du XXe?siècle alors même que montait l'antisémitisme et se répandait un mouvement pangermaniste en Europe.
Quel fil d'Ariane avait mené Ruthemberg à les réunir sous prétexte de partager des cas cliniques illustrant le combat éternel entre Éros et Thanatos?? Lenz sentait confusément que la raison de leur convocation à ce banquet était singulière et qu'il allait découvrir un secret commun, caché à leur insu pendant des générations.
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