"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au fin fond de l'Arizona, une femme affaiblie s'est réfugiée dans le ranch de son frère. À ses pieds, des malles contiennent les derniers souvenirs de son grand amour : le sulfureux écrivain Henry Miller. Après leur coup de foudre dans un dancing de Broadway, elle l'a encouragé à écrire, a été son épouse et l'a entretenu pour qu'il puisse donner naissance à son oeuvre. Elle s'appelle June Mansfield.
Tour à tour entraîneuse, serveuse ou comédienne, June n'a eu de cesse de brouiller les pistes. Sous la plume de l'auteur de Tropique du Cancer et d'Anaïs Nin, avec qui elle a formé un célèbre triangle amoureux, elle est devenue un personnage de fiction, mais n'a jamais livré sa vérité.
Emmanuelle de Boysson nous entraîne dans le New York de la Prohibition et le Paris des années 1930. Elle fait revivre cette personnalité fantasque, ô combien attachante, et recompose le puzzle d'une existence aux nombreuses zones d'ombre.
Ce roman envoûtant dévoile les failles et les amours tumultueuses de la muse d'Henry Miller.
Réfugiée dans le ranch de son frère, arrivée à l’aube de sa vie, June Mansfield plonge dans ses souvenirs. Sa rencontre avec Henry Miller a été un véritable séisme dans la vie de la jeune femme. June et Henry se rencontrent au cœur des années 1920. June est alors entraîneuse dans les bars et Henry peine à devenir l’écrivain qu’il espère être, enchaînant les petits boulots. Persuadée du talent de son amant, June se donne pour mission de lui permettre de réaliser ses rêves. Mais les relations des deux amoureux ne vont pas sans tempêtes et la rencontre avec Anaïs Nin va totalement rebattre les cartes de leur couple.
Emmanuelle de Boysson nous livre ici une biographie romancée de la seconde épouse d’Henry Miller et le portrait d’une femme résolument libre. On connait évidemment le trio Anaïs – Henry – June. On connait peut-être un peu moins les années qui ont précédé et l’histoire du couple que formaient Henry et June.
On en apprend ici beaucoup sur les années de vache maigre qu’ils ont traversé, les sacrifices consentis par June pour permettre à son mari de se consacrer à l’écriture, sur la manière dont elle a pu l’aider. Mais aussi sur l’ambigüité de leurs rapports, June fuyant un temps à Paris avec sa maîtresse puis jouant de la fascination qu’elle exerce sur Anaïs avant de devoir se rendre à l’évidence quant à la relation qui s’est installée entre Henry et Anaïs.
On ressent ici parfaitement les forces qui animent June mais aussi ses faiblesses et toute son amertume d’avoir été remplacée dans la vie d’Henry alors même qu’il accède à la reconnaissance littéraire vers laquelle elle l’a accompagné et pour laquelle elle a énormément travaillé.
Cette personnalité fantasque, éminemment libre et terriblement attachante méritait bien qu’on lui consacre un livre pour lui redonner sa juste place. June n’a cessé de s’inventer des personnalités et des vies, brouillant ainsi les pistes et s’effaçant doucement face au couple mythique que formèrent Anaïs Nin et Henry Miller. Cette biographie romancée lui rend justice et on peut remercier Emmanuelle de Boysson de l’avoir remise en lumière.
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