"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Combien de temps les découvertes scientifiques restent-elles des découvertes ? À quelle vitesse les utopies atterrissent-elles dans les poubelles de l'histoire ? Jenny Michel utilise des représentations scientifiques techniques, des cartes et des dictionnaires trouvés dans le fonds du passé et les associe à des matériaux qui suscitent la question de la valeur, de la durée et du caractère éphémère des choses. Elle décompose son matériel dans le cadre d'une esthétique très personnelle de type palimpseste, le découpe, le colle, l'agrafe et en fait des collages, le pend au plafond ou le tend aux murs et l'accroche dans la pièce. Les observateurs peuvent en ressentir une certaine gêne car la décomposition au sens propre du mot montre sans ambages le caractère équivoque des idéologies, des théories et des vérités et, surtout, les rend physiquement perceptibles.
L'art comme une reproduction d'archives et de systèmes d'enregistrement, comme mémoire de notre patrimoine culturel, reflète ici au contraire la décomposition et le déclin. Jenny Michel a donné au livre et à l'exposition le titre ANTENNA DIARIES, car elle veut appeler l'art en tant que « média de l'interaction », « symbole de notre conscience » - envoi - réception - transformation. Dans l'espace d'écho de l'artiste, nous nous trouvons donc aussi renvoyés à nous-mêmes - pensivement.
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