"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Un beau titre pour ce roman récit, est ce que cet Aurélien Delamare a à voir avec l'auteur. Une similitude d'âge, de situation le laisserait penser.
Aurélien est chargé par ses parents et son frère d'aller mettre en vente la maison familiale de la côte normande. Les parents ont quitté Trouville, au moment de leur retraite, pour s'installer à Nice. Les deux fils sont maintenant installés à Paris. L'aîné, Cyril, est devenu célèbre, il est auteur de documentaire et fait quelquefois la une des journaux people. Aurélien, lui est le petit frère. Il est écrivain et a sorti quelques romans. Ce voyage vers la maison d'enfance va être l'occasion pour lui de faire un retour sur le monde de son enfance et de son adolescence. Il va aussi faire le point sur sa vie actuelle et sa situation d'homme trentenaire, célibataire, sans enfant.
Pendant son adolescence, il était un peu le souffre douleur dans son lycée. le grand frère le protégeait un peu et d'ailleurs Cyril, l'aîné, a toujours gardé ce comportement d'aîné et de protecteur du petit dernier. Fils du pharmacien du village, ils étaient considérés comme les bourgeois du coin. L'année de son bac, Aurélien a décidé d'essayer de sympathiser avec deux garçons de sa classe, bien qu'ils n'aient pas d'atomes crochus. Ces deux garçons vont alors pour deux ans devenir des amis. Ce trio va alors devenir quasiment inséparable. Benoit, Hervé et Aurélien vont après le baccalauréat se perdre de vue.
Aurélien va partir faire des études de lettres à Paris et devenir écrivain. Il va écrire quelques romans et il a, à l'occasion de la sortie de ces livres, son portrait affiché dans la librairie du village. Les deux autres sont restés. Hervé est devenu agent immobilier et vit avec Junon. D'ailleurs, c'est lui qui est chargé de trouver un acheteur pour la maison de famille. Les deux garçons vont dîner ensemble mais ils n'ont plus trop de points communs. Ce dernier va lui donner des nouvelles de Benoît. Celui-ci avait d'ailleurs servi d'inspirateur à Aurélien, mais il n'avait plus eu de nouvelles.
Arnaud Cathrine nous parle, avec une belle langue, de l'air du temps, des questionnements de ce trentenaire, qui n'est pas « rentré dans la norme ». Il est toujours célibataire, n'a pas d'enfants, regrette un premier amour mais est resté ami avec Irène. Il va d'ailleurs recevoir sa fille, Junon, une charmante petite fille, qu'il va accueillir quelques jours dans la maison familiale.
Quand on lit les romans d'Arnaud Cathrine, on a l'impression de connaître les personnages, de comprendre leur questionnement et de partager ses instants de vie.
Une petite musique mélancolique plane entre les lignes et on déambule avec le narrateur sur les plages de la côte normande, on retrouve un peu du charme de l'écriture de Marguerite Duras, dont le personnage semble apparaître pendant les balades du narrateur dans les rues de Deauville et Trouville. Il nous parle avec délicatesse de cette solitude choisie et subie du personnage et cet air du temps fait une petite musique très plaisante à la lecture. Je me suis sentie proche de ce personnage, de sa relation avec les autres et en particulier avec sa petite filleule ou cette femme rencontrée par hasard dans un café..
Je ne retrouve personne a pour personnage principal un homme arrivé à un carrefour de sa vie, à la trentaine peu épanouie, romancier alcoolique. Pour s'occuper de la vente de la maison de son enfance, en Normandie, en bord de Manche, il revient en solitaire sur les terres de son enfance et de son adolescence. Peu d'actions, mais une juste interrogation sur la construction de notre identité, les choix difficiles de la vie, les erreurs, les regrets que chaque lecteur pourra mettre en parallèle avec sa propre histoire. Le ton n'y est pas plaintif ni mélancolique mais vif et précis. Aborder le (vaste) sujet de la vie sans être long, redondant, lancinant est une prouesse. Ce roman est une prouesse.
Je vous présente le dernier roman d’ARNAUD CATHRINE, qui fait partie des sélections pour les prix littéraires de cet automne ..Belle écriture , belle couverture, un beau livre intimiste, rédigé sous la forme d’un journal, sur la mélancolie d’un trentenaire se trouvant dans une impasse de sa vie ;
,Bien que très différent par la suite , le début du roman m’a fait penser au livre de Denis Tillinac « Maison de famille » En effet dans les deux romans , le narrateur , jeune artiste parisien déjà célèbre, est contraint de se rendre dans le village de son enfance afin de régler une affaire familiale. Ce retour aux sources les incite , l’un comme l’autre, à mettre leur vie entre parenthèse .. A fuir Paris.
Mais dans « je ne retrouve personne « le ton est beaucoup plus mélancolique, , plus douloureux…
Aurélien, écrivain parisien, se rend donc en octobre sur la plage normande de Villerville, vidée de ses touristes . Il est mandaté par Cyrille un frère autoritaire et ses parents retraités, pour vendre la maison où il a grandi..Venu pour un week-end , il prolonge son séjour.
Il se promène sur la plage, « car l’horizon ici ne déçoit pas » Il est rattrapé par son adolescence ; il revoit Hervé , camarade de lycée devenu agent immobilier. Il recherche Benoit ce fils d’ouvrier ,son meilleur ami de l’époque.. jeune homme tourmenté, mal dans sa peu …Il va déjeuner chez Mado ,sexagénaire liftée, amie de ses parents..Amie ??? le lecteur a des doutes…
et surtout il ne cesse de penser à cette rupture sur cette même plage, cinq ans plus tôt, avec Junon son grand amour… Elle a maintenant une petite fille, Michelle, dont il aurait du être le père…
.il retrouve tous ces gens, différents, il ne les reconnait pas..Il traîne sa mélancolie, son mal de vivre au gré de ciel et de la lumière normande aux couleurs si changeantes…les scènes où il s’occupe de la petite Michelle sont particulièrement belles, empreintes de poésie, il a l’âme du « papa poule » qu’il n’a pourtant pas voulu être auparavant..
on se dit qu’il n’a pas vraiment envie de vendre la maison «. "Car c'est bien ça dont il s'agit : la maison va être vendue et je donnerais cher pour ne pas avoir à la vider, comme l'on refuserait d'aller à la reconnaissance d'un corps. Je savais ma jeunesse révolue «
il s’enivre soir avec les grands crus de la cave de père, tout comme il écumait les bars branchés parisiens à boire, à accumuler les rencontres nocturnes et à refaire le monde « car pendant ce temps je n’avais pas affronter autre chose « nous dit-il..
la relation avec son frère est difficile, celui-ci a l’arrogance des dominants alors qu’Aurélien est celui qui est aux ordres, il porte le « masque du garçon bien élevé, facile, rendant service.. » . "
ce retour au bercail lui permettra de grandir, de s’assumer enfin , de se délivrer de ses blessures de jeunesse d’autant que les « non-dits » finissent par lui être révélés brusquement.
j’ai pensé à Pierre, le peintre nostalgique du roman de Tillinac mais Aurélien est plus proche du Paul Anderen, personnage d’un roman d Olivier ADAM ..comme lui il espère reprendre pied par ce retour aux sources
« j’ai grandi et toujours vécu les yeux secs et les dents serrées, mais çà me faisait du bien d’extraire brutalement tout ce désarroi muselé «
. c est un beau roman plein de finesse, nostalgique qui non seulement plaira aux trentenaires mais aussi à tous ceux qui ont un jour eu une maison de famille à vendre…mais je rassure le lecteur, çà n’est pas déprimant, cette lecture incite à la réflexion et à l’apaisement..( Nathalie Bullat)
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