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Qui, en Médoc, en Bordelais, en Bazadais, en Réolais n'a pas au moins entendu ces deux premiers vers : Lo vint-e-dus octobre après ager vrenhat, / M'arribèt un cosin en abit de sordat ? Et combien nombreux encore étaient ceux capables de réciter de mémoire des tirades entières de son oeuvre qui en arrivait presque à s'assimiler à des contes populaires tant elle porte en elle l'âme profonde du peuple gascon ! Car sous la bonne humeur et les gaillardises du texte affleure toujours une certaine tristesse. Mais là, on rit du malheur du monde pour mieux l'exorciser ! C'est bien là le génie même du Gascon !
Des oeuvres gasconnes de Mèste Verdié, on décompte pas moins de 31 éditions diverses au XIXe siècle, encore 4 (complètes) au XXe siècle et 25 ans après la dernière édition du XXe siècle, voici la première du XXIe siècle ! Avec la notice définitive de Léon Bonnet (reprise de l'édition de 1921), sur Jean-Antoine Verdié, son temps, sa vie, ses oeuvres, sa langue.
La présente édition illustrée propose une mise en graphie occitane respectueuse du texte ainsi qu'une traduction littérale en français.
Jean-Antoine Verdié (1779-1820) est le poète populaire bordelais par excellence. Fils de boulanger, « insouciant et nonchalant, bretteur et riboteur, mais bel homme, d'une voix agréable et séduisante avec une facilité de parole remarquable. Sans cesse flânant à travers les rues soit pour y vendre les gâteaux paternels soit pour servir les journaux et les périodiques du jour ». Sa vocation bohème de poète des rues était toute trouvée... Verdié fut aussi de tous les métiers : boulanger, raccommodeur de paniers, infirmier-major hospitalier, marchand, enfin tambour de grenadiers de la Garde nationale où sa verve gasconne lui attire rapidement une grande popularité. E desempuèi aqueth temps, a far das vèrs gascons passi tots mos moments... De nouveau vannier puis employé à l'octroi, il continue de publier ses oeuvres et lance même une revue La Corne d'Aboundance per une societat de poètes gascouns en 1819. Peut-être victime d'une vengeance de ses nombreux détracteurs - c'est un royaliste acharné -, il décède le 26 juillet 1820, frappé à mort à l'aide d'une peau d'anguille remplie de sable pressé, dit même la tradition...
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