"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une Fiat 500. Au volant, Marc. À côté de lui, sa plus jolie étudiante. C'est la nuit, ils foncent chez lui finir la soirée en beauté. Au petit matin, son goût prononcé pour les jeunes élèves de son cours d'écriture va soudain lui passer. À cause des routes de montagne ? Du néo-conservatisme ambiant ? Des crises de sa soeur ? Ou plutôt du charme des femmes mariées ? Marc ne saurait dire. Du moins, pour le moment...
Marc, 53 ans est professeur de littérature appliquée dans une université. C’est un homme détruit qui tente de survivre en passant outre les interdits : fumer, boire, avoir des relations sexuelles avec ses étudiantes. Dans ce livre, Djian nous relate, en détail, sa lente descente en enfer.
Au premier chapitre, nous sommes dans l’ambiance. Il ramène, chez lui une jeune donzelle aussi ivre que lui : Barbara. Après une nuit agitée et bruyante, il se réveille et se retrouve avec le cadavre de la jeune fille à côté de lui. Elle est morte durant la nuit…il décide, simplement et tout naturellement, de la jeter dans un gouffre. La rejoindra, quelques épisodes après, un policier, mort d’une crise cardiaque.
Instant de panique lorsque, quelques jours plus tard, Myriam, la toute nouvelle belle-mère de Barbara, lui demande de lui parler d’elle. Cette rencontre va se muer en une torride histoire d’amour et le transformer en adulte. Le dénouement sera aussi inattendu qu’inévitable.
Marc, à chaque décès donne l’impression de ne pas être concerné. Il agit, n’a pas de remord. Il descend dans le « trou » pour pousser le cadavre de Barbara qui était resté accroché à une branche, toujours sans émotion apparente. Il va même jusqu’à se terrer dedans la nuit, comme si c’était une matrice.
Il ne raconte rien de tout ceci à sa soeur Marianne, avec qui il forme un couple fusionnel. Elle lui est indispensable et sa jalousie ressort lorsqu’il voit Richard OSLO, son supérieur hiérarchique, entrer dans l’intimité de Marianne. Petit à petit s’esquisse leur passé commun : les sévices de leur mère, leur entente contre elle, l’incendie du chalet (accidentel ou criminel ?), leurs rapports incestueux (ils s’arriment).
Ce bouquin est plein de non-dit, d’histoires non racontées. La tragédie nous prend à la gorge du début et ne nous lâche plus. Je reconnais avoir eu une overdose de glauque. J’ai fait une pause, puis le manque, la curiosité ont primé et j’y suis retournée. L’on assiste, impuissants, a une spirale infernale
Incidences ne m’a pas laissée indifférente. C’est un livre à la fois tragique, ironique, léger et dense qui démontre que la vie ne répare pas le mal que l’on fait aux enfants, que la blessure ne se referme jamais.
L'intrigue est intéressante et le personnage principal attachant malgré ses déboires mais on attend en vain des moments plus intenses, des dénouements palpipants, dommage !
Plus qu'un roman,une ambiance...Quand écrire rime avec souffrir et guérir.A lire
Première lecture d’un roman de Philippe Djian : il était temps… après livraison d’une vingtaine ! Celui-là, parce que j’ai apprécié la sincérité de l’auteur dans une interview où il livrait son art, j’y reviendrai. Aussi par l’attirance de la sur-couverture, mi-«origine du monde» (stylisée) mi-fêlures de l’âme : belle promesse.
Le héros, libertin, fait ce que la réglementation ou la morale interdisent : fumer en public, coucher avec ses étudiantes (il est prof. de fac.) voire avec sa sœur, et plus dangereusement : se débarrasser de deux cadavres - une étudiante et un policier, qui lui échoient sans être aucunement responsable de leur mort (l’illustration montre en réalité un gouffre naturel où disparaissent les dépouilles encombrantes). La police enquête, le grand amour de sa vie le saisit, la relation fraternelle se complique… Le récit est inattendu, haletant, explosif.
J’en viens au fond en m’appuyant sur le verbatim de l’interview. Djian dit : « la littérature c’est d’abord la langue » ; OK, il donne un fameux aperçu de style rythmé, percutant, efficace. Il dit aussi : « l’histoire est secondaire » mais enfin, son scénario est impeccable. Il dit enfin : « je m’attache à ce que les Américains appellent l’entertainment - l’amusement » ou joliment : « Si j’écris En attendant Godot, je fais entrer Godot ». La forme aux dépends du fond : il signe là sa conception post-moderne de la littérature. Et je coince : de la distraction oui, mais aussi (donc pas aux dépends) de la pensée. Je crois qu’un roman doive nourrir - peu ou prou - la vision du monde de ses lecteurs, la construire, la nuancer, la contre-dire, la bouleverser…. Tout talentueux qu’il soit, ce roman participe d’une littérature à laquelle je reproche d’être un peu vaine.
Un universitaire qui transgresse tous les interdits de notre époque: il couche avec ses étudiantes, fume comme un pompier dans les lieux publics:Marc.Le directeur du département littérature qui n apprécie que des écrivains médiocres: Richard.Une jolie étudiante qui meurt dans le lit de Marc:Barbara.Problème posé: comment de débarasser du corps? Chacun de nous n a t il pas des choses à cacher? La soeur de Marc, Marianne, qui entretient des relations charnelles avec son frère, et dont Richard est amoureux.La belle-mère de Barbara, Myriam, qui devient la maitresse de Marc, et dont les amours seront torrides! Annie, une étudiante qui veut à tout prix coucher avec Marc, et à qui Marc dit: Je ne peux pas faire de vous un écrivain, il faut la grace!Annie va lui révéler un secret détonnant!Voilà tous les ingrédients du dernier livre de Philippe Djian, et , à n en pas douter,notre auteur a reçu la grace pour écrire son roman!
j'ai été saisi par la virtuosité , l'écriture et la composition d'ensemble du roman. Il est captivant, parfois drôle, on se laisse guidé par Djian vers une conclusion implacable. On trouve dans Incidences un vrai roman d'amour ,qui s'inscrit dans son oeuvre , il pointe aussi les blessures de l'enfance , l'incapacité d'en guérir et l'expression définitive de l'amour. Un grand Djian
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