"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
États-Unis, 1959. Lorsque Paul est muté à Idaho Falls, sa femme, Natalie, et leurs deux petites filles s'installent avec lui dans une base militaire au milieu du désert. Au coeur de cette communauté isolée, il est difficile de se lier d'amitié, et dangereux de se faire des ennemis. Dans un climat étouffant de secrets et de trahisons, le couple résistera-t-il aux tensions qui montent inexorablement ?
Des personnages inoubliables, un cadre hors du commun, une langue précise et lyrique... Le portrait, subtil et poignant, d'un mariage, comparé à juste titre à La Fenêtre panoramique de Richard Yates, adapté à l'écran sous le titre Les Noces rebelles.
Fondé sur une histoire réelle, ce roman ne se lâche pas une seconde. Sud Ouest.
Magnifique, et tendu comme un élastique prêt à se rompre à chaque seconde. Avantages.
Le personnage de Nat porte tout le livre.
Il y a de "La fureur de vivre" dans ce livre magnifique
Nat et Paul Collier, en provenance de San Diego, débarquent à Idaho Falls en juin 1959 avec leur deux petites filles, Sam et Lyddie : Paul qui est militaire a été muté sur une base où se trouve un réacteur nucléaire.
Ils auraient probablement réussi à s’intégrer tant bien que mal, si ce n’était la présence de leurs voisins toxiques : Mitch Richards, le chef de Paul et sa snobinarde de femme, Jeannie.
S’écouleront alors dix-huit mois difficile pour le jeune couple vacillant, où l’ennui, la mesquinerie et le qu’en dira-t-on primeront. Un troisième bébe, Sadie, viendra au monde juste avant la terrible catastrophe dûe à l’explosion du réacteur, le 3 janvier 1961.
Un roman dont l’intrigue est prenante, des personnages attachants, une écriture sobre et plaisante, tous les ingrédients d’un livre réussi ! Je le conseille vivement !
Focus: le livre s'ouvre sur une scène rafraîchissante dans un été étouffant. Un réservoir d'eau enclavé dans un désert. Un pick-up, quatre personnes. Une jeune femme en sort et plonge avec délectation dans les eaux bleu turquoise du petit lac.
Un moment bucolique et champêtre. Un début bien trompeur. de la légèreté? Non, du tout.
Puisqu'on parle de nucléaire, de base militaire, d'accident, et de puritanisme.
Nous sommes dans les années 50-60, dans l'Idaho. A Idaho Falls plus précisément. Une ville bien réelle, avec un réacteur nucléaire à la limite de la cité.
Nous suivons Nat , son mari Paul et leurs deux filles qui emménagent ici. Paul, militaire de carrière, Nat femme au foyer.
*
Un roman choral qui fait intervenir trois protagonistes: Nat, Paul et Jeannie, la femme du chef de Paul.
Une atmosphère anxiogène montant crescendo jusqu'à l'accident nucléaire.
Si au départ, le ton semblait monotone et peu immersif (Nat et ses problèmes d'adaptation au sein de la vie militaire), la situation explosive de ce microscosme a fait ses preuves de "page-turner".
Ce récit purement fictionnel a tout de même été basé sur un fait divers : le 3 janvier 1961, un accident nucléaire très grave a bouleversé l'ordre public. On en était aux balbutiements de ce nouveau projet.
L'auteure elle-même étant femme de militaire, a connu cette vie si singulière. Faite de déménagements successifs, de stress chronique, de hiérarchie inhérente entre femmes.
Un récit intéressant qui aborde plusieurs thèmes: la vie de couple, l'actualité des années 60 aux US, les codes sociaux tels l'apparence ou le patriarcat encore bien ancré.
La psychologie des personnages est bien fouillée. Nat, jeune femme bien naive, Paul un mari aimant mais quelque peu déboussolé. le chef d'équipe lâche et carriériste. Sa femme Jeannie, compassée et finalement directive à la toute fin. Puis Esrom, le jeune gars du coin un peu esseulé.
Des personnes entières et déroutantes, qui m'ont proposé des émotions diverses : tristesse, colère, rage, étonnement, joie.
*
Pour finir je dirais que le récit , malgré un début lent, a réussi à m'attirer dans ce coin paumé , avec un suspense croissant et anxiogène. Je suis même étonnée qu'il n'ait pas eu un succès mérité. Il a tout pour plaire. Aussi bien pour les amateurs de thriller psychologique que de roman sociologique tel @la fenêtre panoramique de Richard Yates ou encore @Mildred Pierce de James McCain. Un bon livre à découvrir.
Coup de cœur !
Nous sommes, au début des années 50, sur une base militaire, dans un état isolé et rural de l’Amérique profonde, l’Idaho, connu pour ses forêts et ses « célèbres pommes de terre* ».
Prenez un réacteur nucléaire mal conçu, qui n’intéresse plus grand monde et dont la sécurité dépend d’un personnage aussi incompétent que fainéant, vulgaire et malfaisant.
Affectez-y un modeste héros Paul accompagné de son épouse Nat et de ses deux petites filles; mêlez-y une multitude de sentiments : l’amour, l’amitié, l’innocence, la sympathie, le désir, la jalousie, la peur, l’incompréhension, le chagrin, la rancune, le pardon; saupoudrez de quelques mensonges, par omission pour bien faire, de perfides médisances bien méchantes et introduisez un personnage gentil, très gentil, tellement gentil…
Vous vous dites que le réacteur risque fort d’exploser mais le fera-t-il avant ou après le si gentil petit couple de Nat et Paul ?
C’est passionnant ! On partage les émotions des personnages au fil de l’intrigue, on aime, on désire, on hait avec eux…C’est superbement maîtrisé et très bien écrit. On est ravi d’avoir découvert un aussi bon roman, basé sur des faits réels (l’histoire de ce réacteur), même si, après avoir lu la dernière page, on partage le grand vide qui doit habiter Esrom, le personnage si gentil. C’est déjà fini alors qu’on aurait tant aimé continuer encore un peu.
*Le terme « famous potatoes » figure sur les plaques d’immatriculation des véhicules de l’Etat d’Idaho.
Premier roman d'Andria Williams, Idaho est étonnant tant par sa maîtrise, que sa documentation et l'émotion qu'il dégage. J'ai été surprise de tourner les pages avec une rapidité dévorante alors que le sujet principal, le nucléaire, ne m'attirait pas de prime abord. Mais la magie a opérée grâce à un suspens savamment orchestré, des personnages déroutants et une atmosphère de plus en plus anxiogène. Alors évidemment j'ai quelques petites remarques à faire mais l'ensemble du roman mérite qu'on s'y attarde, qu'on prenne le temps de le lire pour en sortir pensif.
En 1959, Paul et Nat Collier ainsi que leurs deux petites filles s'installent à Idaho Falls dans le nord de l'Utah. Militaire, Paul nouvel opérateur sur un petit réacteur nucléaire le CR-1 embarque donc sa petite famille pour une contrée lointaine où les hivers sont rudes, toute habituée à la chaleur de San Diego. Installée au milieu du désert à 80 kms de la base militaire, le couple va devoir se faire de nouveaux amis mais surtout surmonter bien des obstacles. Là où la vie d'apparence paisible, où les sourires sont de façades et les convenances de mises, ils vont vite éprouver leur vie de famille. La rencontre avec le sergent-chef Richards et sa femme vont conduire Paul et Nat à se jauger, repenser leurs comportements et surtout mettre leur confiance à l'épreuve. Car dans une petite ville comme Idaho Falls, il n'est pas bon de se faire des ennemis.
En commençant son récit par l'événement majeur qui se produira à la fin de son roman, Andria Williams joue avec le lecteur et ses nerfs. On sais, quoi qu'il arrive, que le réacteur nucléaire va défaillir mais on ne sais pas encore pourquoi et quelle en sera l'ampleur. C'est pourquoi toute la narration se porte sur le tempérament et les émotions des personnages qui changent au grès des saisons pour mener la tension à son paroxysme. Le travail de Paul et de ses collègues est minutieusement décrit, j'ai plus d'une fois eu peur pour eux, vécu leur angoisse et partager leur frisson. Bien que le nucléaire occupe une place importante, un début d'indice sur les différents accidents à venir aux Etats-Unis, je pense qu'il est surtout un moyen de mettre en parallèle la lente dégradation de vie du couple Paul/Nat et Mitch/Jeannie. Comme un pressentiment, l'image du couple se dégrade au même titre que le réacteur. Les masques se fissures, les silences et les non dits nourrissent la lente perdition pour affirmer leur vraie nature.
En décrivant la vie de famille militaire en un petit monde fermé, l'auteure dénonce l'isolement de ces femmes qui restent à la maison auprès des enfants. La fin des années 50 est encore largement soumise au démonstration machiste, au conformisme et aux jugements. Nat en est largement victime lorsque son mari est soudainement muté au Groenland pour une mission de six mois (non, je ne vous dirais pas pourquoi!) et se retrouve en proie à la solitude. Le vague à l'âme, l'hiver interminable, la pousse à entamer une amitié platonique avec un jeune cow-boy du coin aussi serviable que généreux. Mais évidemment l'opinion publique est rude et les convenances dominantes. En accentuant la culpabilité de Nat pour cette amitié et la remise en cause de son couple qui bat de l'aile, la romancière réussi à capter les émotions et les écrire avec finesse et simplicité. Ce qui est risible c'est le jugement que portent toutes ses femmes, notamment la respectable Jeannie Richards alors qu'elle même ne supporte plus son mari et n'hésite pas à outrepasser les règles contrairement à Nat.
Un livre sur les apparences donc, les maris et leurs femmes mais aussi l'Amérique conquérante contre l'URSS, le poids des secrets et des petites et grands mensonges. Porté par une écriture fluide, simple, à la fois minutieuse par la documentation technique qu'émotionnel, ce roman se lit avec intensité. Le portait du couple est profond, juste, toutefois soumis à quelques clichés que l'on pardonne facilement. Parfois un peu long, j'aurais aimé que l'auteure aille plus rapidement à l'essentiel. Un beau roman qui, une fois refermé laisse songeur, un moment capturé hors du temps aux couleurs sépia. Un thé bleu, au goût prononcé et des woopies à l'orange et chocolat se prêteront à merveille à cette lecture mélancolique.
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Bienvenue dans les années 60 ! L’époque où le rôle de la femme se cantonnait à rester à la maison à attendre bien sagement son mari, faire la vaisselle, s’occuper des enfants, repasser, faire le ménage, bref, le paradis féminin… Nat’ en subit les frais, d’autant plus qu’elle vit avec un militaire. Je crois qu’au départ, j’avais été attirée par cet aspect de l’histoire.
Paul, son mari, est muté dans l’Idaho, au cœur d’une centrale nucléaire. Il emménage donc avec sa femme qui vit à environ 80 kilomètres de son travail. Elle finit par très vite s’ennuyer et réclame la voiture pour se changer les idées. Après de longues négociations, elle va finir par obtenir ce qu’elle veut et va vivre sa petite vie, toujours monotone certes, mais un peu plus libre. Je ne peux pas vraiment en dire plus pour ne pas spoiler mais l’histoire est plus complexe que ça.
J’ai d’ailleurs vite été prise au jeu de cette histoire où je me suis rarement ennuyée. L’écriture est fluide, la narration et les dialogues sont crédibles. Et bizarrement, même s’il ne se passe pas grand-chose, j’ai vite voulu connaître la fin.
Le premier chapitre nous met l’eau à la bouche : a priori, la centrale nucléaire n’est pas stable et peut à tout moment faire des dégâts. Tout au long du livre, on sent cette pression monter et cette centrale va vite devenir un gros enjeu dans l’histoire personnelle du couple.
En bref, j’ai beaucoup aimé ce roman, par son écriture, ses personnages, les flirts, le suspense, et l’amour que se porte ce couple.
Je tiens à remercier Netgalley et les éditions Kero pour l’envoi de cet e-book.
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