"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ariane est une jeune femme en difficulté sociale et personnelle. Elle préfère rester cloîtrée chez elle, jusqu'au jour où Sandrine, sa meilleure amie d'enfance, l'invite à ses fiançailles. Pour l'aider à se repérer et lui permettre d'arriver à bon port, Sandrine partage sa localisation avec elle sur son téléphone. Guidée par le point rouge qui représente Sandrine dans l'espace du GPS, Ariane se rend donc aux fiançailles. Mais le lendemain, Sandrine a disparu. Elle ne répond plus au téléphone. Aucune trace d'elle. Aucune, sauf ce point GPS, qui continue d'avancer. Et qu'Ariane ne va plus quitter des yeux. Le GPS lui procure un sentiment de proximité avec Sandrine.
Comme si elles partageaient un secret. Jusqu'à la découverte d'un cadavre calciné au bord d'un lac où le point GPS de Sandrine s'est rendu. S'agit-il de son cadavre ? Mais le point bouge encore. Qui est derrière le point alors ? Ariane enquête, est-ce le fiancé de Sandrine qui anime le GPS ? Une ancienne amie ou Antoine, son compagnon ? Toutes les pistes sont des impasses. Plus troublant encore : le point sur le GPS persiste à conduire Ariane sur les lieux de leur amitié. Pour en avoir le coeur net, elle laisse un message vocal à Sandrine pour lui donner rendez-vous dans un lieu qu'elle seule peut connaître. Lorsque le GPS indique que Sandrine se rend dans ce lieu, Ariane est persuadée de s'être jusque-là trompée. Sandrine n'est pas morte ! Le point est bien son amie.
Mais elle commence à confondre le monde réel et le support numérique. La police révèle que Sandrine est bien morte, Ariane désactive la localisation partagée. Elle tente de reprendre le cours de sa vie et d'oublier le GPS.
Mais une nouvelle notification l'interrompt : Sandrine souhaite à nouveau partager sa localisation avec elle.
Le GPS mènera la narratrice au point de rendez-vous final. Écrit comme un thriller, ce roman, sur l'amitié et la mort, sur les fragilités sociales et psychiques, traverse les illusions et l'impossibilité du deuil à l'aune de nos addictions numériques.
GPS – Lucie Rico
Une seule phrase est indiquée en 4e de couverture
Sandrine souhaite partager sa localisation avec vous.
Ce livre a eu la mention spéciale du Prix Wepler.
J’ignorai ce prix. Il est indiqué qu’il récompense une œuvre marquée par une audace, un excès, une singularité et que l’écriture doit échapper toute visée commerciale.
J’avoue qu’en le lisant il m’a été difficile de le classifier « roman » ; « forme policière conjuguée » ; « oulipisme »…Quoi qu’il en soit, ce livre à une forme originale, une histoire intéressante, une fausse réciprocité d’un GPS et son histoire…Ce livre peut paraître par des lignes redondant, mais il exerce une action attachante, une envie d’aller au bout…Présenté à deuxième personne du singulier, assez rare pour le souligner, il répond bien aux critères du prix qui lui a été décerné. A découvrir !
Ariane, journaliste au chômage est invitée aux fiançailles de son amie Sandrine qui partage sa géolocalisation avec elle. Le petit point rouge matérialisant la position géographique de Sandrine est le fil conducteur de ce roman à la gloire de Google (google maps, google earth, Steet view….). Le monde virtuel supplante le monde réel, il est celui par lequel se déroule un scénario indigent.
De prime abord, je ne serai pas allée vers ce genre de roman si mon Grand Couassous n’avait pas participé au Prix littéraire de France Culture : je lui ai emprunté son livre.
C’est un roman à l’univers étrange, où l’auteur emploie la deuxième personne pour parler de son personnage, Ariane.
Mais qui est le personnage principal : Ariane qui vit recluse, ou Sandrine sa meilleure amie qui disparait, ne laissant qu’un point rouge sur le GPS d’Ariane ?
Qu’est-il arrivé à Sandrine ? Est-elle partie avec un connard de la fête ? Est-elle le cadavre brûlé retrouvé non loin du point rouge ?
Et pourquoi ce point rouge sur le smartphone d’Ariane bouge-t-il ?
J’ai eu du mal à osciller entre l’univers onirique des déplacement de Sandrine (les lieux de l’enfance commune des deux amies, les voyages qu’elles n’ont jamais fait) et les données froides du GPS.
J’ai aimé les noms de lieu : le lac du Der, la rue du renard, la ruelle des cailloux.
Un sacré roman sur la vie moderne, notre dépendance aux objets connectés qui nous déconnectent de la vie et du rêve.
Deux citations :
Le paysage semble s’être comme Sandrine offert une opération de chirurgie esthétique. Tu apprécies c emonde, sans météo, sans contrainte, sans choix.
Entre le moment de la photographie en 360° d’un lieu et son apparition sur Google Maps, il se déroule plus de six mois. Si une bombe nucléaire ravage ta ville, elle restera intacte sur la carte pendant deux saisons. Cette pensée te rassure.
L’image que je retiendrai :
Il est beaucoup question de feu dans ce roman : le prénom Sandrine, et l’amant d’Ariane qui est pompier, comme un contre-point à la froideur du monde virtuel.
https://alexmotamots.fr/gps-lucie-rico/
Si le GPS a squatté l'intérieur de nos automobiles ou remplacé grâce (à cause?) de nos smartphones les " Bonjour Mr-Mme, pourriez-vous m'indiquer où se trouve la rue Piquempoix ? " ( question que désormais on ne pose plus puisque, à cause ( grâce ? ) au GPS, plus personne ou quasi ne sait vous répondre) , ce dernier n'était pas encore vraiment apparu comme élément principal d'une fiction. Pour son premier roman, Lucie Rico s'empare de cet engin ô combien symbolique de nos vies connectées et en fait l'élément central d'un récit habile et en prise avec notre époque.
De nos jours, finis les grands espaces, les road-movies à la Kerouac, peut être pas à cause d'un carburant trop cher, mais sans doute, comme l'héroïne de ce roman, à cause d'un mal être existentiel, ici doublé d'une phobie sociale. Les outils numériques d'aujourd'hui, sortes de relais au monde, permettent de voyager grâce entre autre à cet instrument qu'est le GPS. Dans ce récit, on s'accroche au portable de la narratrice qui va jouer un rôle terriblement troublant. Sous la forme d'un petit point, représentant son amie Sandrine avec qui elle a accepté de partager sa localisation via Google Maps le temps d'une fête de fiançailles, nous voyagerons au coeur d'un décor minimal et symbolique ( même si au bout d'un moment il deviendra beaucoup plus précis, peut être dans la tête de son utilisatrice). Et quand cette même amie, ne donnera plus signe de vie mais continuera à s'agiter sur l'écran, une traque silencieuse, de plus en plus angoissante, va commencer. Le lecteur, aussi fasciné que l'héroïne, vivra donc un road-movie immobile où l'espace et le temps joueront constamment les duettistes d'un fascinant fait divers.
Jouant autant sur la forme que sur un fond très sociétal autour de l'enfermement social et mental, Lucie Rico mélange habilement regard sur nos névroses contemporaines et récit façon thriller tout en semant une multitude de petits détails, donnant à son texte une profondeur qui nous habite encore longuement une fois le livre refermé ( avec une fin tellement ouverte qu'elle en devient énigmatique). Un second roman fort et stimulant !
Très original, ce roman surfe sur la technologie, celle qui a envahi nos vies bien au delà que nous aurions pu l’imaginer il a peu, pour écrire l’histoire d’une belle amitié.
La jeune femme incarnée en tant que personnage principal, narratrice en miroir, puisque le récit utilise un tutoiement qui crée un doute, est-elle épiée par un observateur extérieur, ou s’adresse t-elle à elle-même, selon un processus pathologique d’automatisme mental (dixit Tobie Nathan lors de sa participation à la Grande Librairie en compagnie de Lucie Rico) ? On ne saurait le dire, mais cette technique narrative est ici tout à fait adaptée et prend tout son sens, en inscrivant le personnage dans un univers virtuel aussi inquiétant que mystérieux.
Le contexte est banal au départ, Sandrine veut guider son amie vers le lieu où elle fête ses fiançailles et lui propose de partager sa localisation. Le point rouge qui matérialise la destination va devenir un ancrage vital et compulsif et transformer la vie de la jeune femme.
Sans se priver d’égratigner les travers de ses contemporains, avec tout de même un brin de compassion pour les situations complexes de cette génération sur le plan de l’emploi, Lucie Rico manie l’ironie avec finesse.
Il est certain que l’on peut se perdre malgré le guidage, et l’autrice elle-même dit s’être égarée parfois lors de l’écriture entre le virtuel et la réalité. C’est la rançon du raffinement de la technologie.
Apprécié pour son originalité et la qualité de l’écriture, ce roman se démarque au sein de la rentrée littéraire et mérite le détour !
244 pages POL 18 Août 2022
Ariane, journaliste spécialisée dans les faits divers, ne sort plus de chez elle.
Elle occupe son chômage à l'envoi de CCV et de lettres de motivation, ne voit qu'Antoine son ami pompier, et contacte ses parents quand son compte en banque tangente vers le vide.
Quand Sandrine, son amie d'enfance, l'invite à sa fête de fiançailles, elle surmonte ses réticences et s'y rend guidée par le partage de position que Sandrine lui a transmis.
Ce GPS sera sa boussole son point d'ancrage, lorsque Sandrine ne donne plus aucun signe, au lendemain de cette soirée, Arianne sera guidée par ce point rouge, témoin incessant de la présence de Sandrine quelque part ...
Même lorsqu'un corps calciné est retrouvé près du lac où était passé le point rouge ; même quand il est acté que c'est le corps de Sandrine... Ariane continue à suivre ce point rouge, s'accrochant à ce téléphone comme à une bouée ...
Que dire de plus ?
Je n'ai absolument pas accroché à ce roman.
Est ce le tutoiement utilisé par l'auteur pour s'adresser à Ariane, qui, avec la distance qu'il génère, m'a empêché de ressentir de l'empathie pour cette fille déboussolée ?
Est ce la non vraisemblance (ou alors j'aimerais bien connaître la marque de ce téléphone qui ne se décharge jamais !) ? L'enquête qui n'en est pas vraiment une ?
Bref, je ne comprends pas l'engouement général pour ce roman !
Dommage !
«Faites demi-tour avec prudence»
En voulant suivre à la trace son amie disparue, une jeune femme va finir par se perdre. Elle disposait pourtant d'un outil de localisation. Avec «GPS» Lucie Rico nous propose de réfléchir au poids de la technologie dans nos vies.
Que ceux à qui cette mésaventure n'est jamais arrivée lui jettent la première pierre: on note notre destination dans l'application GPS et on se retrouve dans un endroit tout différent. Dans le meilleur des cas, on se rend compte à temps de son erreur et on corrige cette erreur. Quelquefois, on jure aussi qu'on ne nous y reprendra plus, avant de recommencer. Pour Ariane – un prénom bien choisi – c'est le fil qui lui permettra de surmonter sa déprime et sortir de chez elle pour se rendre aux fiançailles de son amie Sandrine. Elle lui offre de la géolocaliser, devenant le point rouge à suivre sur la carte. Au chômage, elle se cloîtrait jusque-là chez elle, anxieuse à l’idée de sortir, d’affronter ce monde qui lui voulait tant de mal.
Mais cette fois, pas de problème, elle arrive à destination et peut faire la fête. Mais c'est au petit matin que les choses vont prendre une tournure dramatique: Sandrine a disparu.
Face aux craintes qui s'expriment, à commencer par celles du fiancé, Ariane choisit de ne rien dire de sa carte maîtresse, la géolocalisation, et entend mener sa propre enquête. Après tout, avant de perdre son emploi, elle était journaliste spécialisée dans les faits divers. Elle va donc suivre le point rouge qui va la mener au Lac du Der, un endroit qu'elle connaît bien et où elle s'était déjà rendue avec Sandrine. Mais au lieu de retrouver son amie, elle apprend que la police a retrouvé un cadavre calciné et méconnaissable tout à proximité.
En attendant le résultat des analyses, elle se persuade que son amie est encore en vie, même si elle ne répond plus, car le point rouge continue à se signaler sur son écran. Alors, il ne faut surtout pas perdre ce point rouge qui est une trace de vie. Alors, il ne faut plus lâcher ce téléphone, car même si la police finit par confirmer le décès, Ariane sait bien qu’il n’en rien puisque ce point rouge continue à se déplacer.
Avec ce conte qui passe d’une joyeuse comédie à une sombre tragédie, Lucie Rico nous offre une intéressante réflexion sur nos addictions aux outils numériques, mais sans manichéisme. Après tout, c’est bien grâce à son smartphone qu’elle peut partager des souvenirs d’enfance avec son amie, entretenir l’illusion qu’elle se promène encore dans les endroits où elle a partagé de bons moments.
Comme dans son premier roman, Le chant du poulet sous vide, on est ici aux marges du fantastique, pour ne pas dire de la folie. Une odyssée glaçante.
https://urlz.fr/kaj5
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/08/gps-de-lucie-rico.html
Ariane, journaliste spécialisée en faits divers bien croustillants, est au chômage depuis deux ans. Fragile, elle vit cloîtrée chez elle en proie à des crises d'anxiété dès qu'elle sort. Sa meilleure amie, Sandrine, l'invite à ses fiançailles. Les deux jeunes femmes se sont rencontrées à l'âge de seize ans et sont très proches " Tu considères Sandrine comme une extension de toi."
Pour l'aider à se repérer et lui permettre d'arriver à bon port, Sandrine partage sa localisation avec elle sur son téléphone. Guidée par le point rouge représentant Sandrine dans l'espace GPS, Ariane parvient à rejoindre le lieu des fiançailles.
Mais le lendemain Sandrine disparaît et ne répond plus au téléphone. Aucune trace d'elle, sauf le point rouge GPS qui continue d'avancer. Ariane ne va plus quitter des yeux ce "point-corps" de Sandrine, elle a l'impression d'accompagner Sandrine, de partager un secret avec la jeune femme qui semble se diriger vers le lac où elles se sont rencontrées.
Mais un cadavre calciné est découvert près du lac. Est-ce celui de Sandrine ? Le point rouge continue de bouger. Qui est derrière le point ? Son meurtrier ? Un point qui persiste à se rendre sur les lieux de leur amitié... Pour en avoir le cœur net, Ariane laisse un message vocal à Sandrine lui demandant de se rendre dans un lieu qu'elles seules connaissent. Lorsque le point GPS se dirige vers ce lieu, Ariane est persuadée de s'être jusqu'alors trompée : Sandrine est vivante! Sa joie est de courte durée car la police confirme que le corps calciné est bien celui de son amie.
Ariane désactive la localisation partagée et tente de reprendre le cours de sa vie jusqu'à ce qu'une nouvelle notification lui arrive : Sandrine souhaite à nouveau partager sa localisation avec elle. Pour un ultime rendez-vous.
Un point rouge sur un écran de téléphone comme personnage principal d'un roman, voilà qui est bien original !
GPS est un roman ultra contemporain où l'auteure jongle avec toute la panoplie d'applications numériques Google Maps, Street View, Timelapse... et met en scène une héroïne qui se laisse absorber par son téléphone le cerveau envahi par un point rouge. Le monde réel et le monde du GPS se confondent, le point rouge semble vivre dans un espace parallèle. " Vous êtes face à face. Toi derrière l'écran, elle dedans." Le GPS devient un monde intermédiaire qu'Ariane nomme la " 33eme région" parce que trente-trois c'est leur âge à toutes les deux. " Tu es pleinement concentrée, du matin au soir. Tu perds le point si tu penses à autre chose. Si tu deviens trop sentimentale. "
Un roman aux allures de thriller impossible à lâcher. Etrange, un peu angoissant mais ponctué de passages pleins d'humour. Une histoire d'amitié et de deuil très originale. Un roman surprenant, atypique et brillant.
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