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C'est sous l'influence de Théodore Monod que Raymond Mauny, jeune docteur en droit, administrateur civil au Sénégal depuis 1942, change de voie pour devenir l'un des plus importants spécialistes d'archéologie africaine.
Moins connus sont ses travaux linguistiques, notamment ce glossaire de six-cents mots, initialement paru en 1952 à Dakar et qui, selon Louis Jean Calvet, esquissait une approche "écolinguistique" avant l'heure. C'est en effet un français "acclimaté" que Mauny entreprend de décrire, non pas ce qu'on appelait alors le "petit nègre", mais la langue qu'employaient " entre eux en Afrique-Occidentale française les Européens et l'élite africaine".
Mauny signale les mots venus de l'arabe (marabout, medina...), du tupi (avocat, maringouin...), du mandingue (balafon, banco...), du wolof (bougnoul, karité...), du peul, du portugais (fétiche, palabre...) ou de l'anglais (boy, mangrove...). Il discute d'étymologies controversées, suggère des origines complexes. Il donne, en somme, une photographie de l'état de la langue française en Afrique de l'Ouest au début des années 1950, en même temps que l'une des toutes premières descriptions du français d'Afrique.
Dans sa préface, Louis Jean Calvet fait le point sur l'évolution de la linguistique africaine depuis Mauny, dont le travail fut précurseur d'un important courant lexicographique.
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