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«Il n'y a pas de différence entre moi et les personnages que j'incarne, si ce n'est le travail à faire et le trajet à accomplir pour rejoindre chacun d'eux.» Gérard Philipe (1922-1959), figure majeure du théâtre et du cinéma des années 1950, connaît tôt des succès fulgurants sur scène. À l'écran, son incarnation de Fanfan la Tulipe en héros populaire français lui vaut une gloire internationale. Du Festival d'Avignon où il rejoint Jean Vilar au Théâtre national populaire, il transmet sa vision d'un théâtre accessible à tous. Son interprétation inoubliable des grands rôles du répertoire, le Cid, le prince de Hombourg, reste figée dans nos mémoires.L'acteur, adulé par le public, facétieux sur les tournages et en tournées internationales, défend les intérêts de ses pairs, conquis par sa générosité et son travail. Foudroyé à trente-six ans par un cancer, le Cid a désormais rejoint son mythe.
Pour mon voyage à Londres, j'avais emmené cette biographie. Sur une impulsion du dernier moment. Comme s'il fallait absolument que ce soit ce livre là qui ponctue mon séjour anglais. Je l'ai ouvert un 4 décembre et justement, le livre parlait de la naissance de Gérard Philippe un 4 décembre 100 ans auparavant.
J'ai aimé cette coïncidence. Comme j'ai aimé ce que disait sa biographe de ce comédien au destin si éphémère, disparu juste avant ses 37 ans, en novembre 1959.
Pour moi, Gérard Philippe a toujours été le malicieux Fanfan la Tulipe, le lieutenant des Grandes Manœuvres ou ce Cid sur une des photos de la pièce que j'étudiais en français en 4ème. Il avait déjà pris vie sous la plume de Jérôme Garcin lors du Dernier hiver du Cid. Ici, il a pris encore plus de texture. Car cette biographie m'a donné à voir tout son parcours.
En effet, la structure classique qui obéit à un ordre chronologique permet de mieux saisir toutes les évolutions de cet homme. L'enfance dans le Sud, les débuts au cinéma sous l'Occupation, les œuvres qui l'ont lancé, les rencontres déterminantes de René Clair et Jean Vilar, Maria Casares, Avignon, le TNP, l'engagement communiste, les amis, Anne...se déploient ainsi sous nos yeux et montrent à quel point Gérard Philippe s'est investi dans tout ce qu'il entreprenait. Comme s'il ne voulait pas perdre de temps.
Et cela rend ce livre passionnant. Pour tout vous avouer, je suis quand même ressortie de ces pages avec le regret de ne pas avoir pu assister à une de ses incroyables prestations sur scène et avec l'envie de revoir certains de mes films préférés avec lui.
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