Du XVIe à la fin du XVIIe siècle, les princes européens soucieux de leur renommée commandaient en toute occasion, publique et privée, des fêtes dont la magnificence nous est connue par les relations et les gravures qui en ont été faites.
Dans un univers où la pensée allégorique servait la représentation de l'idée, c'est cette Figure de la Renommée qui est ici étudiée. Ovide et Virgile en avaient fixé le mythe et Pétrarque célébré le triomphe. Tous reconnaîtront cette blonde ailée avec sa robe étrange parsemée d'yeux et d'oreilles, brandissant inlassablement sa trompette, à Florence, Mantoue, Paris, Londres, Vienne, Dresde. Perchée comme la Fortune sur la boule du monde, elle dérobe à la Vertu sa candeur, au vieux père Temps son chemin, à la Mort sa vindicte, et rivalise avec l'Éternité dans sa pesée du monde.
Pour ces fastes somptuaires, les inventeurs de livrets, les ingénieurs et les artistes attachés au service du prince construisent des palais, des tours, des chars éphémères puis surtout des bateaux somptueusement décorés, qui sont autant de figures d'un monde qui s'ouvre aux découvertes. Dans des lieux où publics princiers et artistes créent la culture de cour, la figure de la Renommée, jusqu'à son affaiblissement à l'époque des monarques absolus Louis XIV et Léopold Ier d'Autriche, sert de fil directeur à la découverte des idées et des mentalités dans la représentation du prince et de l'univers.
L'importante iconographie, accompagnée d'une analyse originale, permet de décrypter les fonctions de la représentation d'une figure significative par-delà les nations.
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