"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Catherine Kitty Genovese n'aurait pas dû sortir seule ce soir de mars 1964 du bar où elle travaillait, une nuit de grand froid, dans le Queens, à New York. Sa mort a été signalée par un entrefilet dans le journal du lendemain : « Une habitante du quartier meurt poignardée devant chez elle. » On arrête peu de temps après le meurtrier, monstre froid et père de famille. Rien de plus. Une fin anonyme pour cette jeune femme drôle et jolie. Mais sait-on que le martyre de Kitty Genovese a duré plus d'une demi-heure, et surtout que trente-huit témoins, bien au chaud derrière leurs fenêtres, ont vu ou entendu la mise à mort ? Aucun n'est intervenu. Qui est le plus coupable ? Le criminel ou l'indifférent ? Récit saisissant de réalisme et réflexion sur la lâcheté humaine, le roman de Didier Decoin se lit dans un frisson.Un roman dur et poignant, plein de doutes et d'humanité. Le Monde.
Le titre m’a intriguée : est-ce une interrogation métaphysique ? Une approche philosophique ? Une déduction factuelle ?
Le récit rappelle un meurtre (et ceux qui l'ont précédé) non seulement atroce (à cause des sévices et de la mort infligés par le prédateur à la proie) mais également perturbant (à cause de l’indifférence, voire de la fascination/résignation face à la violence, qu’implique la non-assistance à personne en danger, – rappelons qu’aux États-Unis ce n’est pas un délit).
Alors : pathologie ? Maladie mentale ? Schizophrénie ? Pulsion de plaisir dépravé (nécrophilie), de puissance dévoyée (domination brutale), ou de violence aléatoire et gratuite ? Pour ce meurtrier, la valeur de la vie d’une femme est identique à celle d’une mouche qui n’avait pas à se trouver si près de sa « tapette ». Sauf que c’est lui qui la traque...
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/08/09/didier-decoin-est-ce-ainsi-que-les-femmes-meurent/
Est-ce ainsi que les femmes meurent ? – Didier Decoin
Le titre m’a interpellé.
L’histoire retrace un assassinat de 1964 aux E-U (âme sensible s’abstenir), une histoire vraie ici romancée à travers des comptes rendus de la NYP, de témoignages de voisins et d’un journaliste du New York Times.
La question ou la réflexion que veut nous faire partager l’auteur est de savoir qui est le véritable coupable ?
Le criminel ou l’indifférence des témoins ?
Le 911 (numéro d’urgence) a été mis en place au E-U à l’issue de cette histoire.
De surcroît, cela a été également le point de départ de nombreuse recherche en psychologie sociale qui a abouti à la normalisation d’un effet de témoin.
Comme la dit Albert Einstein. Le monde est endroit redoutable. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, qu’à cause de ceux qui voient ce mal et ne font rien pour l’empêcher.
Un livre qui tient sa promesse sur Kitty Genovese, même si je regrette quelque peu la forme et le manque de pages pour retracer cette enquête qui a laissé des traces.
Nous sommes aux Etats Unis en 1964, époque où l'homosexualité n'est pas encore tolérée dans ce pays.
Kitty Génovève jeune femme d'origine italienne 24 ans, travaille dans un bar de la ville. Elle vit avec Mary An.
Un soir tard en rentrant seule de son travail, elle est agressée par un individu au pied de son immeuble situé dans un quartier tranquille de New York. Elle est violée, blessée mortellement de nombreux coups de couteaux, pendant plus de trente minutes.
Ce fait divers passera inaperçu dans la presse new-yorkaise.
Le meurtrier Winston Moseley mécanographe, père de famille et monstre froid est arrêté plus tard, par hasard suite à un vol de maison. Il avoue plusieurs meurtres effectués sur de jeunes femmes d'âge et d'origine différentes. Le motif de ses agissements se limite à satisfaire ses pulsions sexuelles incontrôlées. Seules ses victimes et lui-même connaissent son comportement morbide de passer de la jouissance de donner la mort, à la jouissance d'être la mort. Pour chasser ses proies choisies au hasard de ses virées nocturnes, il s'est acheté une voiture très particulière une Chevrolet Corvair blanche.
Au cours de son interrogatoire il va décrire en détails les sévices affligés à ces victimes et notamment à Kitty en insistant sur sa longue agonie qui durera 30 minutes.
Un journaliste et un policier vont mener conjointement l'enquête sur ce sauvage assassinat. Il vont découvrir que 38 témoins, tous habitants l'immeuble de Kitty ont vu ou entendu la scène sans qu'aucun n'intervienne alors qu'elle appelait à l'aide.
Pourquoi personne n'a porté secours à cette jeune femme ? Attitude passive, peur, indifférence, lâcheté de ces voisins abrités derrière les fenêtres de leur appartement pendant que Kitty était agressée?
Seul un homme sera jugé sur ses actes, mais qu'en advient-il de tous ces témoins silencieux qui vont déménager de peur de poursuites?
Ce procès médiatisé va bouleverser et choquer. Le réalisme de cette affaire criminelle et la réflexion sur la lâcheté vont engendrer des obligations au sein de notre société vis-à-vis de la non-assistance à autrui en danger.
Un roman policier à découvrir !
Que dire ? Je suis encore bouleversée par ce court roman à nouveau basé sur un fait divers choquant...
Kitty Genovese est assassinée un soir de mars 1964 dans le Queens, il y a au moins 38 témoins... et aucun n'a fait le moindre geste pour l'aider...
Ce roman qui décrit les faits sans juger ou en tout cas sans intention de le faire m'a rendue malade... Comment peut-on entendre des appels à l'aide et ne même pas prendre son téléphone ? Comment peut-on tout simplement assister à la morte longue et violente de quelqu'un sans réagir ?
Ce roman se termine sur un épilogue très intéressant qui montre par des études que plus il y a de témoins, moins la personne agressée aura de chance d'être secourue, les spécialistes appellent cela "responsabilité diffuse"...
Ce livre nous fait nous poser une question : aurions-nous regarder ou écouter sans agir ?
Bonne lecture
Un livre difficile à lire qui nous met en face de l'indifférence.
A lire absolument.
J’ai lu le roman de Didier Decoin dans un frisson exactement comme le dit le résumé du livre. Didier Decoin raconte avec un réalisme cru minutes après minutes, l’assassinat puis le viol d’une femme. Trois points de vue sont décrits: celui de la victime, de son assassin et des spectateurs indifférents. Le plus déconcertant est de vivre l’assassinat de l’intérieur, racontée par la personne qui le subit jusqu’à son dernier souffle. Didier Decoin a-t’il voulu mettre son lecteur dans la peau de la victime afin de faire ressentir de l’intérieur l’horreur et la complicité criminelle de l’indifférence ? Probablement et c’est une des forces de ce roman. Pourtant, je reste sur ma faim, j’ai ouvert et fermé ce livre trop vite. La psychologie des personnages est abordée exclusivement par les faits, par ce qu’ils font ou par ce qu’ils subissent. C’est peut être pour cette raison que je n’y trouve pas mon compte, par l’impossibilité de me glisser dans l’histoire des personnages.
BRRRR! Il est vrai que le sujet est propre a donner des frissons. Mais je trouve interessante cette idée de partir d'un fait divers et de construire un roman. Une rencontre entre la réalité etl'imagination de l'auteur. Et n'oublions pas que Didier Decoin a été journaliste.
Un livre que j'ai bien envie de découvrir.
L'auteur en parle très bien et j'adhère tout à fait à sa vision de la critique: pourquoi perdre du temps à parler des livres que l'on n'aime pas alors qu'il y a tant à célébrer?
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