Parler aujourd'hui de protection de la Nature ou, plus précisément, de développement durable, c'est commettre l'hypocrisie d'attribuer au modernisme les fondements de ces deux concepts. La protection de la Nature, si chère aux Modernes, n'a pas son lieu de naissance dans le modernisme. Les Anciens avaient été les premiers à avoir mis en exergue le lien entre respect de la Nature et équilibre humain. La position de Platon, en plusieurs points du Timée, permet d'étayer un tel point de vue. Ce présent ouvrage se veut donc un essai d'interprétation du Timée, dans un contexte contemporain marqué par la thématique de la dégradation et de la protection de la Nature. Évoquer Platon, penseur si lointain, dans des questions du moment, c'est moins se tourner vers le passé que se préoccuper du présent pour espérer affronter avec sérénité l'avenir. C'est, en somme, évoquer le toujours nouveau du très ancien. C'est aussi de Nous qu'il parle dans le Timée, c'est-à-dire de l'homme moderne en proie à sa propre démesure.
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