Pinas et son ami Gerardo Durán, deux Argentins, unis par l'amitié, mais pas par la camaraderie, par des dialogues plus faits de silence que de paroles et d'échanges, font au fil des pages de ce court roman l'amère expérience d'une vie placée sous le signe de l'impossibilité de communiquer avec les autres. À travers son ami, puis dans sa chair et dans son esprit, Pinas prend peu à peu conscience de cette "agonie" (au sens premier du terme : angoisse, lutte, qu'Unamuno utilise pour définir l'existence humaine), de cette mort de l'âme et de l'esprit qu'est toute vie renfermée sur elle-même, étrangère à tout. Après Chaves et avant Ágata Cruz - deux créations magistrales d'Eduardo Mallea -, Pinas et Durán, dont la quête existentielle angoissée n'est au fond que notre propre quête, deux personnages nés de la plume de l'un des maîtres des lettres argentines qu'il est grand temps de découvrir.
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