"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans les territoires immenses du Montana, Matt Weldon, adolescent livré à lui-même, tente de renouer avec ses origines et fouille le passé d'un père décédé et d'une mère internée. Il découvre au fil des jours une vie qu'il ne soupçonnait pas, partagé entre l'admiration et la stupeur. Incontrôlable et dévasté, son grand frère Jack est habité par une rage qui le mettra en travers de sa quête et le conduira à commettre l'irréparable. Le lecteur est aux prises avec la rudesse du monde rural et autarcique qui habite cette aventure, ne trouvant du répit que dans les instants où l'osmose avec la nature grandiose du Montana est salvatrice. L'écriture acérée de P. Gain et sa capacité à immerger le lecteur dans son univers permettent le contraste du récit, entre réalisme cru et évasion poétique.
J’ai aimé lire ce roman aux phrases courtes, percutantes, qui m’a embarquée dès les premières pages dans le récit de cet adolescent, Matt, 14 ans, en désespoir et errance, à un moment de sa vie où tout bascule. Les descriptions du paysage, fait de rivières, de vallées, de pins, de montagnes, et d'animaux sauvages nous plante le décor à l’état pur du Montana. C’est aussi une épopée aux résonances bibliques dans cette relation entre ces deux frères que tout oppose, Matt et Jack. Il s’agit bien d’une histoire de famille avec ses secrets mais aussi d’une quête. L’eau, symbole de vie, est présente tout au long du livre, par le biais de la rivière Bitterroot, que Matt considère comme une mère. C’est une belle découverte pour moi.
Magnifique histoire sorte de quête initiatique à travers de magnifiques décors qui mèneront notre héros, Matt un adolescent de 14 ans, du Montana à l’Alaska à la recherche de la vérité sur la mort de son père.
Matt, quatorze ans, vient de perdre son père, parti en expédition pour gravir le mont Denali en Alaska, il a disparu lors d'une tempête de neige. Sa mère ne supporte pas le choc, tombe en dépression et se fait interner. Matt part alors vivre chez sa grand-mère dans la Bitterroot alors que Jack son frère, refusant d'aller "dans le trou du cul du monde" préfère rester à Seattle. La mort de son père annonce le début des malheurs pour Matt. Peu de temps après son arrivée, sa grand-mère décède d'une crise cardiaque. Il se retrouve seul au ranch, avec pour seul réconfort la Nature et surtout la rivière. Quand son frère finit par le rejoindre, c'est avec un ami, les deux sont complètement shootés à la meth et si Matt pensait que le retour de son frère serait sa planche de salut, il se trompe lourdement!
Quel roman! Encore une fois je suis conquise par Patrice Gain. Ce roman est d'une telle intensité qu'il ne nous laisse aucun répit, il est dur d'y reprendre son souffle. L'histoire est noire à souhait au milieu d'une Nature magnifique, l'horreur dans la beauté, c'est époustouflant. Et le personnage de Matt, ce gamin de quatorze ans, livré à lui-même, souffrant de sa solitude, subissant épreuves sur épreuves mais qui continue d'aller de l'avant, on a qu'une envie c'est lui tendre la main, le prendre dans nos bras et le réconforter. Le roman est court mais c'est ce qui fait toute sa puissance, tout y est juste, pas de fioritures, pas de surplus.
Bref c'est un coup de cœur que je ne peux que recommander.
PS : si il existe un Dieu de la littérature je ne veux jamais être réincarnée en personnage d'un roman de Patrice Gain! Jamais!
Après "Terres fauves" Patrice GAIN nous transporte dans les terres immenses du Montana. Là encore, la nature grandiose a toute sa place avec de magnifiques descriptions.
L'auteur, d'une écriture fluide, oppose la rudesse du monde rural et les prédateurs humains à la nature salvatrice, consolatrice et réconfortante mais qui peut également être impitoyable.
Patrice Gain nous raconte le lent effondrement de la vie de Matt, adolescent de 15 ans ,qui, suite à la disparition de son père lors de l'ascension du Denali ( ex Mont Mac Kinley) ,a vu sa mère sombrer dans la folie. Puis la mort de sa grand-mère qui l'a recueilli, le laisse seul au monde face à son frère ainé, Jack, déséquilibré et violent.
Ce récit à la première personne nous rend très proches de Matt pour lequel nous tremblons, mais qui souvent nous énerve par sa trop grande empathie et son immense capacité de pardon envers ce frère qui ne les mérite pas.
Pardon, lien du sang,le sens de la famille...jusqu'où peut-on aller, peut-on tout accepter quitte à se mettre en danger au nom de ces grands principes ?
L'auteur nous dévoile tout cela dans ce récit mené d'une main de maître qui nous fait tressaillir du début à la fin.
Lecture dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2021 (catégorie polar), merci aux éditions du livre de poche pour leur confiance !
Le prix des lecteurs du livre de poche me permet de découvrir un nouveau roman de Patrice Gain. C'est un auteur que je connais déjà puisque j'avais eu la chance de pouvoir découvrir "Le sourire du scorpion" lors de mon expérience en tant que membre du jury du prix Orange du livre. Je me souviens d'ailleurs très bien de ce roman que j'avais trouvé particulièrement surprenant. L'idée était excellente, l'écriture de qualité et même si j'avais ressenti quelques longueurs, c'était un livre qui sortait de l'ordinaire et qui me semblait valoir le détour.
Dans "Denali", on retrouve un marqueur déjà présent dans "le sourire du scorpion", les grands espaces. Alors que le lecteur était entraîné dans un canyon dans "le sourire du scorpion", ce sont les grandes étendues du Montana qui servent de décor à ce roman. Le lecteur est invité à suivre Matt, un adolescent qui vit chez sa grand-mère. Son père est décédé lors de l'ascension du mont Denali et sa mère est internée depuis cet évènement tragique.
Patrice Gain livre ici un véritable roman initiatique. Matt va, malheureusement pour lui, en voir de toutes les couleurs. Son frère, Jack, va lui causer beaucoup de tracas. Petit à petit, il va également en apprendre plus sur la vie de son père et certains évènements vont refaire surface.
J'ai retrouvé dans ce roman la qualité d'écriture déjà remarquée dans "le sourire du scorpion". J'ai aussi retrouvé quelques longueurs dans "Denali". Le rythme est assez différent ici, l'histoire prend plus son temps et même si on découvre des éléments intéressants tout le long du roman je n'ai pas ressenti la surprise que j'ai pu ressentir à la lecture du sourire du scorpion. Je ne peux malheureusement pas m'empêcher de comparer ces deux romans.
J'ai également eu un peu de mal avec certains dialogues qui me semblaient parfois manquer un peu de profondeur. Par ailleurs,il n'est pas évident de classer ce roman, pas vraiment un roman policier, plutôt un roman noir de type initiatique. En tout cas, il y a quand même une ambiance qui se dégage des descriptions de paysages, pour le coup cette partie est plutôt réussie.
Au final, ce n'est pas une lecture inintéressante, loin de là. J'ai plutôt apprécié suivre Matt malgré le fait que rien ne lui est épargné tout au long du récit. Le personnage est intéressant même si il a une certaine nonchalance qui paraît parfois un peu surprenante et en décalage avec certains évènements du récit. Ce n'est pas un roman qui restera longtemps dans ma mémoire mais je ne le déconseille pas pour autant. Il y a une ambiance particulière, une écriture agréable à suivre et l'ensemble se laisse lire même si il manque le petit plus qui ferait décoller l'ensemble.
Le Denali, cette montagne que le père de Matt veut escalader comme au temps glorieux de ses exploits. C’est là qu’il trouve la mort, disparu à jamais.
La nouvelle plonge la mère de Matt et Jack dans la folie, une folie dont elle ne se relèvera pas. Elle meurt à l’hôpital peu de temps après sans que ses fils n’aient pu la revoir. La vie devient alors un océan d’incertitude pour Matt qui vit avec cette grand-mère qui décède elle aussi, laissant à Matt une vieille boite en fer dans laquelle elle cache quelques dollars. Le frère quant à lui joue un jeu dangereux avec Ron, un comparse de misère violent et sans pitié, et s’adonne à la Mett avec une fureur dévastatrice.
Matt aime aller au bord la rivière et pêcher. Et la pêche il va en avoir besoin quand ruiné et sans ressources il faut tenter de vivre ou de survivre. Matt contraint et forcé à la débrouillardise par les violence répétées de ce frère devenu un étranger, un inconnu aux réactions imprévisibles. Pêcher pour se nourrir, mais aller aussi à la pêche aux informations pour savoir et comprendre, la disparition du père, la mort de la mère, leur relation ambiguë, la violence du frère, le passé qui fait aussi de vous ce que vous êtes, car même les secrets les mieux gardés ont des répercussion sur les nouvelles générations.
Patrice Gain réussi le pari de nous entraîner dans les pas d’un personnage atypique, à la personnalité à la fois attachante et désespérante. Comment peut-il tant de fois tendre la joue pour se faire battre quand tout s’écroule autour de lui ! Mais il s’acharne, s’obstine, là où tant d’autres auraient abandonné et tout envoyé valser. Soutenir son frère contre vents et marées, parce que c’est la seule famille qu’il lui reste bien sûr, mais à quel prix.
La tension, le rythme soutenu, les révélations toutes plus dramatiques les unes que les autres, l’obstination et la personnalité de Matt, tout concours à faire de ce roman noir une réussite.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/03/19/denali-patrice-gain/
Un magnifique roman initiatique qui mérite amplement d'être mentionné et conseillé. J'ai suivi les choix des libraires et des blogueurs car je ne connaissais pas Patrice Gain auparavant, et c'est assurément un auteur à suivre.
C'est une très belle découverte, tout le monde connaît le « nature writing » et ses nombreux auteurs américains, mais il est plus rare de rencontrer des auteurs français écrivant sur les grands espaces américains. C'était un pari très risqué, mais Patrice Gain s'en sort haut la main.
Matt est un jeune adolescent de quatorze ans qui va voir sa vie basculer le jour où son père, qui a décidé de partir à l'assaut du mont Denali, est porté disparu après une tempête de neige.
A partir de ce moment, les coups durs et les désillusions vont se succéder pour le jeune Matt. Il va vite devoir apprendre à se débrouiller seul car il ne peut compter que sur lui-même.
L'auteur fait le portrait d'un adolescent très attachant, cabossé par la vie et qui n'a vraiment pas beaucoup de chance. C'est un roman qui traite des relations familiales. Matt va découvrir des secrets de famille et des non-dits qui vont le bouleverser et changer le regard qu'il peut porter sur ses proches. Il va essayer de chercher des réponses à ses nombreuses questions suite à ses révélations. Il ne pourra pas même s’appuyer sur son frère aîné, seule famille qui lui reste, qui sombre dans l'addiction de drogues dures avec les troubles et les débordements agressifs qu'elle entraîne.
Matt sera aussi confronté à la violence des hommes.
Par une description très fine et détaillée, l'auteur arrive à nous retranscrire la beauté des paysages du Montana.
La plume est fluide et agréable. L'auteur choisi de faire des chapitres courts qui permettent une écriture rythmée et acérée.
Un récit noir bouleversant et percutant digne d'un David Vann.
Un grand merci aux éditions Le mot et le reste.
"Jack avait raccroché. L'espace autour de moi s'était démesurément agrandi. Il était sans limite. Seul. Rien autour, rien à l'horizon et rien à attendre. Seul. Abominablement. La crainte d'un enfant abandonnique qui prend corps. J'aurais aimé pleurer. J'avais déjà tellement peur que je redoutais plus encore les heures à venir. Alors pleurer, c'était un stade déjà dépassé. J'étais retourné dehors et j'avais noyé mes angoisses dans mon livre. Me concentrer sur le texte. S'y fondre. Si j'avais su que Christopher McCandless devait mourir à la fin, j'aurais sûrement balancé le bouquin. Mais à cet instant, ma solitude avait trouvé un écho et cela m'avait été d'un grand réconfort. "
Matt Weldon 14 ans vient de perdre son père. Sa mère anéantie par cette disparition s'éffondre et se retrouve placée en hôpital psychiatrique. À cela s'ajoute la fuite de Jack son frère aîné. Il refusait de partir avec lui chez leur grand-mère qui vit toujours dans le Montana, où son père a grandi.
" Ma mère me manquait. Mon père me manquait. Jack me manquait aussi, mais à cet instant, je le détestais. Il était devenu imprévisible depuis l'internement de notre mère. Il avait agi en lui comme un électrochoc. Pas de ceux qui vous ramènent vers la réalité des choses et des sentiments. Non, de ceux qui vous enfoncent dans un tourment acide et violent, qui vous isole du monde. "
Il arrive chez sa grand-mère avec " un passé douloureux et un futur incertain". Livré à lui-même, il y découvre l'autre vie de son père, celle qu'ils n'avaient pas connue, ni lui ni Jack, et ce ne sera pas sans surprise.
"Appréhender la douleur avant la mort c'est souffrir deux fois. Une fois par l'esprit et l'autre par la chair. Je voulais vivre et si possible qu'avec de rares et fugaces tourments. Gommer les derniers mois, les dernières heures et redessiner les jours heureux. "
Poursuivit par la malchance, sa quête interrompue par le retour innopiné de son frère habité par la rage, il sera confronté à une violence qui le mènera à commettre l'irréparable.
" Ce serait rassurant, déculpabilisant, de pouvoir justifier chacun de nos actes par des influences passées, des éléments malveillants dont on n'a même pas idée, tapis au fond de notre subconscient et s'affranchir ainsi des plus sombres."
Denali est un roman noir nature-writing envoûtant aussi magnifique que les romans de Ron Rash ou David Vann pour ne citer qu'eux. Et pourtant Patrice Gain est une plume française.
Et quelle plume ! Si belle que je n'ai pas cessé de noircir mon carnet de toutes les belles citations que l'auteur nous offre dans ce roman.
" Seul le présent compte... Quand on ne sait pas profiter de la vie aujourd'hui, il ne faut pas s'attendre à le faire demain. "
Dés le départ j'ai senti un attachement féroce pout Matt, confronté si jeune à tant de douleur. Impossible de lacher ce récit chargé de rage, de colère, de fureur mais aussi d'amour, de fraternité, d'amitié, où seule la communion avec la nature apportera un peu de plénitude et permettra aux lecteurs un peu de répit dans la folie des hommes.
Un roman nerveux, puissant, vibrant, une écriture aussi belle que les paysages du Montana et qui dégage à elle seule une montagne d'émotions. Un formidable voyage dans les grands espaces américains en compagnie d'un jeune garçon en quête de réponse.
" Un petit bonheur pour habiller une tranche de vie, pour exalter le présent. "
Immense coup de cœur.
Un auteur à suivre absolument.
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