"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Corydon, dont l'édition originale date de 1911, se présente d'abord comme un essai de clarification «franc sans paraître cynique et naturel avec simplicité» sur le sujet de l'uranisme.S'appuyant sur Montaigne et Pascal, prenant comme prétexte le livre de Léon Blum, Du mariage, Gide souligne le rôle civilisateur de la pédérastie : «La décadence d'Athènes commença lorsque les Grecs cessèrent de fréquenter les gymnases.» Néanmoins, il se défend de prononcer son apologie : se laisse tenter qui le veut bien.Aussi, dans ces pages qui ne visent pas à l'audace mais à l'honnête examen d'un état de fait qui dure depuis la plus haute antiquité, André Gide aura-t-il combattu pour que l'homosexualité ne fasse pas de l'homme un «contrebandier» de la cité, réprouvé aux yeux du monde comme un rebut de la morale. Et par-dessus tout, transperce une joie de vivre et d'assumer son individualité telle qu'elle est. À l'image de ces quatre dialogues avec Corydon, le médecin des âmes, Gide aura enfin démontré la prééminence des rapports sans équivoque entre les êtres.
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