"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'année qui court du merveilleux texte de Grenoble jusqu'à la chute fracassante de l'Archiduc de Washington marque-t-elle un règne nouveau ?
La précédente chronique nous laissait sur le feu d'artifice de l'affaire Woerth-Bettencourt. Que de passions ! Que d'influence ! Mais l'ancien perce sous le nouveau, et les mallettes de billets circulent toujours, sans étouffer la crise économique.
Face aux menaces, le Prince de l'Elysée est serein. Il fait la leçon au marquis de Matignon, un cours de macro-économie à la pauvre Angela, et emprunte quelques drônes à son ami Obama. Moraliste ici, conseiller occulte là, taiseux et sincère, le Monarque nouveau genre décide même de libérer la Libye. Bref, préparer l'avenir partout sauf ici, car le chômage guette, et les juges travaillent : l'enfant de 2012 fera-t-il oublier les jacqueries ?
Les années passent, Patrick Rambaud reste, ainsi que son monarque préféré. La légende officielle, les tableaux dorés, les communications princières ne sont pas pour lui. Il poursuit sa cruelle et désopilante chronique, dressant ainsi le véritable tableau du règne... Et de sa fin.
Voici les cinquièmes chroniques du règne de Nicolas 1er et donc l'avant-dernier de la fabuleuse série humoristique crée par Patrick Rambaud. Dans celui-ci, on sent, dès le début, un petit essoufflement et peut-être une lassitude de l'auteur, car les péripéties du monarque provoquent beaucoup moins d'éclats de rire que les tomes précédents.
L'histoire se situe entre l'année 2010 et 2011, on assiste donc à la réforme des retraites passée en force nonobstant les manifestations, au printemps arabe et à la guerre en Libye, à la grossesse de la femme de sa majesté et à l'affaire du Sofitel à New-York.
Mais finalement, ce qui transparait à travers ces chroniques, c'est surtout à quel point la politique française est en crise depuis au moins trente ans, et on assiste donc aujourd'hui à des hommes politiques qui se battent non pour des idées mais pour leur place. D'ailleurs, il n'y a plus d'idées en politique parce qu'elles ont été remplacées par les effets de communication; de cette façon on fausse les chiffres du chômage ou de la délinquance à des fin électorales ou on pointe le doigt sur des faux problèmes pour éviter d'affronter les vrais problèmes.
Tout ça pour dire qu'on n'est pas sortis de la mouise !
Lu en quelques heures, je dirais plus : dévoré en quelques heures. Ca se déguste comme un pâtisserie, c'est magnifiquement écrit, souvent très drôle (certaines expressions sont magnifiques) et l'atmosphère de fin de règne est assez jubilatoire. Y'aura t'il un sixième et dernier tome pour règler son compte au monarque et boucler la boucle ? je l'espère...
Le seul regret de la défaite possible de Sarkozy serait la fin des chroniques rambaldiennes ...Votez Nicolas Ier !!!
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !