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Contrainte, aux abords de la cinquantaine, à retourner en Israël pour liquider un héritage, une hôtesse de l'air dépourvue d'attaches affectives ou de véritable patrie d'élection va enfin comprendre le sens de l'existence déracinée qu'elle s'est choisie. Un éblouissant roman familial placé sous le signe d'une double sensibilité : européenne et israélienne.
Loya Kaplan est hôtesse de l'air. Elle revient en Israël pour toucher sa part d'héritage. Célibataire, sans enfants, elle a passé les vingt-cinq dernières années de sa vie dans les airs, évitant de prendre racine et redoutant de s'attacher aux gens comme aux lieux. Sa mère a disparu quand elle était enfant et elle a été élevée dans un moshav - une ferme collective -
par son père, un érudit, et par l'un des amis de celui-ci, antiquaire de son état.
De retour au moshav où elle doit liquider une vieille maison, Loya découvre ses véritables origines. Inopinément acculée à reconstituer son histoire personnelle à travers le roman familial, elle se trouve confrontée à la relecture d'un demi-siècle de la vie d'Israël - de l'utopie du projet collectiviste à son effritement. Sous la double influence des figures tutélaires de son père défunt et de son ami l'antiquaire, Loya accomplit un retour involontaire vers une culture israélienne qui plonge une partie de ses racines au plus profond de l'Europe occidentale et orientale. Sur le mode de l'association d'idées et du flux de conscience, cette femme d'âge mûr, désormais orpheline et dépourvue de progéniture comme d'attaches affectives ou de véritable patrie d'élection, accède alors à une connaissance renouvelée d'elle-même jusqu'à comprendre enfin le sens de son existence déracinée. Evocation d'un parcours personnel, Canicule et oiseaux fous est, indissociablement, le
bilan amer, désabusé, jamais cynique toutefois, d'une vie collective dont les protagonistes sont les collectivistes purs et durs du kibboutz, les survivants de la Shoah, les immigrés des quatre coins du monde, et une jeunesse aux prises avec une identité multiple et éclatée.
Il importe également de noter que ce voyage intérieur du personnage de Loya Kaplan a lieu en 1994, date à laquelle un fanatique religieux, Baruch Goldstein, tire sur des musulmans en prière dans le caveau des Patriarches. Les échos de ces balles résonnent entre les lignes du livre.
Ecrit dans une prose très littéraire et recherchée, ce "roman de formation à rebours" a, dès sa publication, forcé l'admiration enthousiaste des critiques qui l'ont qualifié de meilleur livre écrit en hébreu ces vingt dernières années. Très vite acclamé par les initiés, il a ensuite trouvé un plus large public jusqu'à figurer en tête des listes de ventes. Un phénomène dont on peut espérer qu'il puisse se reproduire en France compte tenu de la double sensibilité - européenne et israélienne - à laquelle fait appel ce roman au style éblouissant.
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