"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une jeune femme tombe enceinte. Un homme s'enfuit. Et une petite fille reste aux prises avec une énigme.
À la manière du dessin caché qui apparaît dans les cahiers de jeux des enfants quand on relie entre eux les points numérotés, Martine Delvaux s'applique à réunir dans Blanc dehors le peu qu'elle sait de l'inconnu qui a refusé de devenir son père.
Un roman aussi résolu qu'apaisé, où la romancière parvient à rendre lisible à nouveau une histoire pourtant criblée de blancs.
Dans le cadre de la voix des indés du mois de Mars et la découverte de la maison d’édition québécoise, Héliotrope. J’avais lu « Le rang du Cosmonaute » d’Olga Duhamel Noyer. Cette fois grâce à la générosité des copinautes de Libfly (merci Evelyne) j’ai pu lire et apprécier « Blanc Dehors » de Martine Delvaux. Ce récit-roman m’a beaucoup touché car il parle avec beaucoup de délicatesse de la recherche de ses racines et de sa place dans la vie, sa place de femme dans la société et dans ses amours. La narratrice est une bâtarde et elle essaie de comprendre pourquoi sa mère, sa grand mère ne lui ont jamais parlé de son père. Ce questionnement va la troubler pendant toute sa vie et dans son rapport aux autres et à elle-même. Par des paragraphes courts, des récits intimes ou plus généraux sur la filiation, l’abandon-adoption font de ce texte un moment plaisant de lecture. J’ai donc beaucoup apprécié ce texte féminin sur la filiation. J’ai aimé le côté intime de ce récit mais aussi un côté plus large et universel dans les recherches qu’a fait l’auteure, comme ces études sur les orphelinats québécois, sur les disparitions des enfants en Argentine. « Ce que je sais, c’est que ma vie est le résultat de l’ignorance ou de l’inconscience, de l’insouciance ou d’un malentendu, et, dans tous les cas, d’une erreur et d’un accident. » (p48) « Ce n’est pas un récit sur ma mère. Ce n’est pas non lus un récit sur mon père. C’est un récit qui parle de l’absence de récit. » (p150) « L’écriture ouvre un paysage de ruines et ce livre est orphelin. » (p154) « J’écris parce qu’il n’y a rien d’autre à faire, parce que quand on n’a pas d’histoire la seule chose qui reste c’est d’en inventer une, à la manière des enfants qui tout à coup se mettent à douter et s’imaginent des origines fabuleuses et des parents célèbres. Je ne sais pas pourquoi j’écris sinon pour mettre à la place de rien des mots qui eux aussi ne sont rien, mais qui ont l’avantage de meubler la place laissée vide. » (p180)
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