"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Black Mesa, Arizona, 1887-1889.
Il était une fois dans l'Ouest : un fils et son père, une terre aride, un soleil de feu.
" À peine le père enjambait-il le seuil que le fils, fébrilement, annonçait qu'il avait acheté une terre - à Black Mesa, Arizona - qu'il comptait fichtrement la rejoindre au plus tôt, et que si le vieux voulait pas crever, il avait tout intérêt à le suivre.
« C'est comme si c'te chienne de vie avait décidé à ma place. ».
Il fallut un certain temps avant que le père ne réagisse. Titubant légèrement à travers la pièce, il s'approcha de son fils et - pour la toute dernière fois - lui mit une raclée. Les coups s'arrêtèrent aussi soudainement qu'ils avaient commencé. Le souffle court, le vieux s'adossa au chambranle incertain de la cheminée, avant d'annoncer - l'air las - qu'il partirait aussi.
« D'toute façon, y a plus rien pour nous, ici ! ».
Mais la terre - là-bas, à l'Ouest - voudrait-elle bien d'eux ? "
1887, Franck trime à l’abattoir toute la Sainte journée, dans des conditions abjectes, pour quelques malheureuses piécettes. Un jour de trop, il se sectionne un doigt. Il voit cela comme le signe, celui de partir vers l’Ouest, vers une autre vie. D’ailleurs, il vient d’acheter des terres à Black Mesa, en Arizona. Il paraît qu’elles sont hyper fertiles et qu’il deviendra riche. Il ne pourra le vérifier qu’une fois sur place. Il emporte alors son maigre paquetage, son vieux père, Ron et partent en convoi mené par des passeurs. Parviendront-ils à traverser le désert aride, sans mourir de soif, de maladie ou se faire tuer par des bandits ou des indiens ?
Le western n’est pas mon genre de prédilection mais j’aime lire des romans différents et varier les styles. La couverture et le titre ont attiré mon attention et je ne regrette pas du tout cette immersion dans l’Ouest Américain. Ophélie Roque signe un premier roman talentueux. J’ai été happée par sa plume acérée et par ses descriptions très immersives. Elle décrit la pauvreté, le labeur, les pèquenauds, la misère, la puanteur aussi. J’ai été touchée par la relation père-fils, par la dureté, les roustes et les non-dits. Entre les lignes, on devine toutefois un lien fort qui les unit. Notre duo va sérieusement en baver et faire des rencontres saugrenues.
Black Mesa un voyage qui fait écho à tous ceux entrepris par les oubliés des États-Unis. Un récit qui prend aux tripes et qu’on ne lit que d’une seule traite.
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