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Benjamin Britten est né en 1913, le jour de la Ste Cécile, patronne de la musique. Il n'y a pas de hasard! Sa mère, chanteuse amateur, s'occupe activement des artistes musiciens qui se rendent sur la côte pour y donner des concerts. Son fils se familiarise donc de bonne heure avec ce domaine. Pour l'enfant, le goût pour la musique se révèle très tôt. Avant l'âge de 10 ans, il a déjà à son actif une foule «d'Opus».
Sorti de l'adolescence, Britten se rendra à Londres pour y apprendre la musique de manière approfondie. Il étudie au Royal College of Music, une institution peu encline à apprécier les manifestations d'indépendance de cette nouvelle recrue, que ce soit son goût pour Stravinsky, Schönberg, Mahler et autres révolutionnaires du moment, ou ses propres compositions dont les hardiesses de langage, et souvent le choix des textes, choquent les tenants de la tradition. Les premières compositions importantes de Britten apparaissent déroutantes pour certains, remarquables pour d'autres qui voient en elles la relève du langage musical anglais. Britten rencontre quelques-uns de ceux qui influenceront fortement son développement : les écrivains Wystan Hugh Auden notamment, et Christopher Isherwood. En même temps il prend conscience de ses convictions politiques et de sa marginalité sexuelle, lesquelles l'isoleront d'une certaine société encore extrêmement punitive par rapport à l'homosexualité.
En mai 1939, en compagnie de celui qui deviendra le compagnon de toute sa vie, le chanteur Peter Pears, il embarque pour le Canada puis les Etats-Unis, afin de fuir la guerre. En Grande-Bretagne, cette décision sera durement critiquée et donnera lieu à controverse. Malgré l'accueil que les deux hommes reçoivent aux Etats-Unis, les amitiés qu'ils nouent et les commandes que Britten honore, ce dernier ne s'intègre pas dans ce pays. Il aspire à rentrer chez lui. L'Angleterre fera aux deux hommes, devenus objecteurs de conscience, un accueil mitigé.
Mais l'originalité du talent de Britten s'impose. Plusieurs chef-d'oeuvres datent cette période.
L'Angleterre a besoin de sang nouveau. En 1945, au théâtre de Sadler's Wells, est créé Peter Grimes qui consacre non seulement le génie de son aute ur, mais aussi le talent dramatique de celui qui en tient le rôle - titre, Peter Pears. Les années qui suivent seront riches en ouvrages de tous ordres : opéras, oeuvres symphoniques, musique de chambre, cycles mélodiques. Chaque composition nouvelle est attendue et saluée. L'Angleterre a besoin de sang nouveau. En 1945, au théâtre de Sadler's Wells, est créé Peter Grimes qui consacre non seulement le génie de son auteur, mais aussi le talent dramatique de celui qui en tient le rôle - titre, Peter Pears. Les années qui suivent seront riches en ouvrages de tous ordres : opéras, oeuvres symphoniques, musique de chambre, cycles mélodiques. Chaque composition nouvelle est attendue et saluée.
Britten élit domicile dans la région du Suffolk. Il habite d'abord « The Old Mill » à quelques kilomètres de la côte, puis il achète une maison sur la promenade qui longe la mer à Aldeburgh, l'emplacement même où se situe le drame de Peter Grimes : un paysage désolé, une plage caillouteuse que vient frapper une mer souvent démontée. En 1948, est inauguré dans la petite ville, le premier Festival de Musique. Les concerts ont lieu dans la Jubilee Hall, sorte de Salle des Fêtes locale. Tout ce que le monde musical compte d'important défilera dans ce lieu au cours des années suivantes.
Britten voyage beaucoup. Pianiste remarquable, il accompagne Pears dans ses tournées. Peu à peu il en vient à diriger lui-même ses compositions, il administre son Festival, son English Opera Group, il est recherché, sollicité de toutes parts, il compose inlassablement, s'impose des horaires de travail rigoureux. Toujours attentif à l'éducation musicale des enfants, il crée des oeuvres d'initiation à leur intention, ainsi qu'une école d'interprétation pour futurs professionnels : « The Britten/Pears School ». Mais Britten est un homme fragile, à la santé précaire, au système nerveux à vif. Il est affligé d'un trac qui le terrasse au point d'en être physiquement malade. Peu à peu, cette fragilité, qui remonte à l'enfance, aura raison de lui. Au cours des années 70, ses forces l'abandonnent, les médecins décèlent une défaillance cardiaque grave, il faut l'opérer. Il refuse, craignant ne plus pouvoir achever son 16è et dernier opéra Death in Venice (Mort à Venise) d'après Thomas Mann. C'est un ultime hommage à son compagnon auquel est destiné le rôle d'Aschenbach, en même temps que l'aveu sans fard de son homosexualité.
Britten meurt le 5 décembre 1976.
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