"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Qu'est-ce qui m'a poussée, jeune fille, à abandonner mes proches, ma maison, ma langue maternelle ?
Pourquoi ai-je laissé derrière moi mes amis, mes petits frères, ma mère, mon pays ?
Qu'est-ce qui fait qu'un homme tendre comme mon père est devenu un monstre, à un moment donné ?
Quel est ce mal qui m'a rongée jusqu'à presque en crever ?
Cela s'appelle Italie : ma douleur, mon amour, ma patrie.
Un pays qui n'a pas fait les comptes avec le fascisme dont il fut l'inventeur.
Un pays comme une famille, plein de secrets - bruyants, destructeurs, meurtriers. ».
Après Dolce Vita 1959-1979 et Les Nouveaux Monstres 1978-2014, Simonetta Greggio poursuit son « autobiographie de l'Italie ». Pour la première fois, elle raconte l'histoire de sa famille, de ses parents, et la sienne. À la violence intime répondent les années sombres et rouges de l'Histoire.
Enfance, Adolescence, Italie, EXIL...
Jeunesse, choix, errances, abandon...
EXIL, ma douleur, mon gouffre, ma vie,
EXIL, dans mes veines chaque jour, Nostalgie...
Magnifique livre !
Les années 60 à 80.
Simonetta Greggio a quitté l'Italie en 1981, fuyant la violence de son père.
Elle passera des années sans y revenir et pourtant l'Italie ne l'a jamais quittée.
Bellissima, c'est l'histoire de son enfance, de sa jeunesse.
Celle aussi de sa mère adoptée et de ses grands-parents.
Vies mêlées à celle de l'Italie.
« Ma douleur, mon amour ma patrie »
Les années sombres et rouges de l'Italie.
Brigades rouges, mafia, attentats, meurtres.....
Pays de destruction interne, de chaos.
Chaos de sa famille.
Son père si tendre devenu si violent.
Et elle y revient, elle revient enfin chez elle.
C'est profond, intense, sincère.
Mais c'est aussi très décousu et pas toujours facile à suivre.
Un roman à la première personne tiré d'une histoire vraie, celle de l'enfance et l'adolescence de son auteur Simonetta Greggio, des années 60 à 80, au sein d'une famille aimante et aimée qui a vécu auparavant les années de guerre et de fascisme, et qui va ensuite connaître d'autres périodes de violence politique : celles des Brigades rouges , des années de plomb, la corruption, l'intimidation, les assassinats dont celui d'Aldo Moro .
Le coeur de ce roman c'est la figure récurrente de « l'homme sans visage », d'un homme, un prédateur, qui a poursuivi l'auteure en 1969 alors qu'elle n'avait que 8 ans et auquel elle a réussi à échapper . Ce souvenir qui revient régulièrement la hanter, qui a jeté une « ombre infinie » sur sa vie depuis son enfance semble préfigurer les violences physiques dont elle sera plus tard la victime, de la part d'un père nourri de fascisme quand il était enfant et dont le comportement domestique reproduit l'idéologie et le mode d'action, lorsqu'il il se rend compte qu'à l'adolescence sa fille commence à échapper à son emprise et s'émanciper. Un monstre qui la roue de coups devant une mère et des frères impuissants à la secourir .
La seule issue pour elle, à vingt ans, sera de s'enfuir pour lui échapper, de quitter l'Italie pour vivre en France .
J'ai lu le roman d'un trait, en un après-midi, comme en apnée, happée par cette narration à la première personne, comme directement sortie des entrailles de la narratrice, et par l'écriture, tout en phrases-cris, brutes, courtes, sèches, simplement juxtaposées et qui claquent comme des coups de fouet.
C'est un roman à la structure éclatée,fait de multiples chapitre courts, qui se succèdent sans continuité chronologique, revenant sur ce qu'ont connu ses parents, ses grands parents, sans continuité thématique, les chapitres d'histoire politique venant s'intercaler entre ceux de l'histoire familiale . S'y mêlent aussi de nombreuses allusions à des artistes italiens, qui se sont élevés contre les politiques mises en place, tels que Pasolini, Moravia, Ornella Fallaci , Fellini .
Au final, un roman tourbillon, très riche, sous tendu par la colère mais aussi par l'amour pour un pays et pour un père qui, l'un comme l'autre n'ont pas su dompter leurs démons. Je m'y suis sentie parfois un peu perdue, sonnée, mais ce qui me reste c'est le souvenir d'un roman humainement et politiquement riche et surtout qui sonne juste, qui sonne vrai .
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Curieuse votre chronique, on retrouve exactement le même texte que dans celle écrite par une autre lectrice?!!!....