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Voici la « vraie » histoire de Bathilde d'Orléans, fille de Louis-Philippe Ier, duc d'Orléans et de Louise-Henriette de Bourbon-Conti. Étrange destin. Mère du duc d'Enghien, elle est répudiée le 31 janvier 1781 par le duc de Bourbon-Condé, Louis-Henri-Joseph, appelé « Monsieur fouet en l'air » en raison de son amour pour les chevaux et les femmes. Abandonnée et seule, elle tient salon au Palais de l'Élysée qu'elle achète à Louis XVI en juillet 1787. Refusant d'émigrer, cette aristocrate « républicaine » est, avec les Bourbon, exilée à Marseille en mai 1793 puis bannie à Barcelone en septembre 1797. Se résignant « à tout ce qu'ordonnera la Providence », elle y consacre son temps en oeuvres de charité et, fidèle à son éducation janséniste, franc-maçonne et mystique, rédige en 16 articles, sa « profession de foi républicaine ». Elle y apprend l'assassinat de son fils, fusillé dans les fossés de Vincennes sur ordre de Bonaparte, le 21 mars 1804. En 1814, l'abdication de Napoléon lui permet de revenir en France. Louis XVIII lui donne l'Hôtel Matignon où, en souvenir de son fils, elle fonde l'Hospice d'Enghien. Toujours amoureuse de son mari - après 35 années de séparation - elle lui offre de revenir « le plus tôt que vous pourrez ». Échec. Elle meurt devant le Panthéon rendu au culte divin le 10 janvier 1822, au cours d'une procession en l'honneur de Sainte Geneviève. À l'heure de la retraite, Charles Hénin, musicien, est choisi comme responsable musical de l'ACDC (Association pour l'Animation Culturelle du Domaine de Chantilly présidée par Maurice Schumann de l'Académie Française). Intégré dans l'équipe des éditeurs-associés du CMBV (Centre de Musique Baroque de Versailles), il devient alors l'un des maîtres d'oeuvre de l'Automne Musical 2002 du Château de Versailles (Chapelle royale et Opéra royal) consacré à François-Joseph Gossec, l'un des musiciens des Princes de Condé. Après avoir publié en 2015 chez SOMOGY son ouvrage Fêtes et Plaisirs chez les Princes de Condé, 1530-1830, il met à jour un dossier de 102 lettres inédites que, pensionnaire de la Madeleine du Tresnel de la rue de Charonne, Bathilde d'Orléans avait alors échangées avec Marie-Séraphine, comtesse de Barral. Il en entreprend aussitôt le dépouillement afin de mieux cerner le portrait de cette princesse du Sang « républicaine » qui méritait toute notre attention. Le lecteur reconnaîtra que, dans ce travail biographique, l'auteur ne s'est soumis qu'aux exigences de l'exactitude et de la vérité, contredisant ainsi quelques récents récits contemporains. « Mademoiselle d'Orléans, aquarelle de Carmontelle, Musée Condé »
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