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Notre enfance est en nous. Les souvenirs qui nous font dorment paisiblement puis , un jour, à la faveur d'un rien, d'un besoin de savoir d'où l'on vient, d'un moment de doute, ils ressurgissent avec une netteté qui nous étonne : tout était donc là. C'est ce chemin-là que nous donne à lire Cécile Beauvoir, dans ce beau récit, à la fois grave et léger, celui de son enfance, éclairée par la présence solaire du grand-père, trop tôt disparu mais si vivant dans ces pages.
Car c'est à lui qu'elle s'adresse, toujours, avec tendresse et reconnaissance. Lui, le grand-père attentif, sous le regard duquel elle était la plus belle et la plus importante. Promenades à deux, dans les paysages de son Auvergne natale, où l'aieul lui livre le secret des oiseaux, des chemins que l'on suit à deux, main dans la main, la grande emprisonnant la petite, la pro tégeant de tout et
surtout des chagrins de la vie. Un jour, la main du grand-père se desserre, elle laisse s'échapper celle de la petite fille qui continuera seule, plus loin, sans lui.
Récit d'amour et de reconnaissance, ce texte parle aussi, et de façon légère, de l'enfance d'une petite provinciale dans les années 1960, dans cette France populaire où les familles piqueniquent le dimanche au bord des ruisseaux, où les dames se font faire des permanentes ou des régécolors
dans le salon de coiffure paternel, où les adolescentes écoutent Mike Brant sur leur mange-disque oarange, et où les tartines de beurre sont saupoudrées de cacao.
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