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Du 29 juin au 9 juillet 1996 s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle un Colloque international consacré à l'oeuvre d'Umberto Eco.
Depuis la publication de L'Oeuvre ouverte (1962) et de La Structure absente (1968) jusqu'à celle du Trattato di semiotica generale (1975), de Lector in fabula (1979) et de Semiotica e filosofia del linguaggio (1984) (dont la traduction est parue en 1995 aux Presses Universitaires de France), ses travaux sémiotiques ont fait d'Umberto Eco l'une des plus importantes personnalités académiques du monde sémio-linguistique. Depuis l'extraordinaire succès de son premier roman Le Nom de la rose (1980), il s'est également imposé comme l'une des principales figures de la littérature et de la culture contemporaines. Il est aussi un remarquable connaisseur du Moyen Age, comme en témoignent sa thèse de 1956 Il problema estetico in San Tommaso, ainsi que le Beato di Liébana (1973).
Le colloque se proposait d'aborder l'ensemble des facettes de son oeuvre : les études philosophiques et sémio-linguistiques, du Moyen Age à la sémiotique actuelle, la création, l'esthétique, la narration et l'interprétation littéraires, la logique, l'intelligence artificielle et les sciences cognitives, l'informatique et les nouveaux outils de communication multimédia, le problème de la traduction, et, évidemment, les romans. Il fournissait une occasion rare de pouvoir confronter, à partir de l'oeuvre d'une personnalité d'exception, les philosophies de la signification ainsi que les théories sémiotiques et linguistiques de la narrativité avec une pratique littéraire possédant un remarquable impact culturel. Il était très représentatif de la situation internationale de la sémiotique contemporaine puisque la plupart des grands Centres de recherche (Bologne, Paris, San Marino, Aarhus, Louvain, Montréal) y étaient représentés. Sur le plan littéraire, il a montré à quel point le laboratoire encyclopédique et l'ingénierie narrative d'Umberto Eco, avec leurs codes, leurs jeux, leurs algorithmes et leurs labyrinthes, s'ouvraient sur des dimensions analogiques et, comme toute grande oeuvre, nous parlaient des transcendantaux : le Vrai, le Monde, l'Etre, le Sens, peut-être aussi le Bien, et en tous cas la Limite, le Destin, la Liberté.
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