"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comté d'Okanogan, État de Washington, 1932. Russell Strawl, ancien officier de police, reprend du service pour participer à la traque d'un tueur laissant dans son sillage des cadavres d'Indiens minutieusement mutilés. Son enquête l'entraîne au coeur des plus sauvages vallées de l'Ouest, où le progrès n'a pas encore eu raison de la barbarie et où rares sont les hommes qui n'ont pas de sang sur les mains. Bien des mystères qui entourent le passé du policier et de sa famille vont ressurgir petit à petit sur son chemin.
Premier roman remarquable, Animaux solitaires mêle avec brio les codes du western et ceux des plus grands romans noirs.
Lors du prologue, les descriptions de Russell Strawl et de ses exploits m'ont donné l'impression qu'on me parlait d'un super héros, invincible avec une grosse réputation et une légende monumentale. Donc ça sonnait un peu faux et ça avait surtout un côté grand-guignolesque. Et en même temps, une légende reste une légende, avec tout ce qu'elle peut contenir d'exagération.
Mais rapidement après ça, j'ai trouvé le style narratif espiègle, ressemblant au compte rendu du quotidien ou à un documentaire animalier sur un humain, dans les différents registres de sa vie : Russell au travail, Russell en famille, Russell avec les copains. Bref, j'ai beaucoup aimé le ton. Strawl est un drôle de personnage, brut de décoffrage. Il ne fait pas dans la dentelle. Un vrai beauf des années 30.
Il est en réalité un sombre connard, brutal et violent, qui se sert de sa position de représentant de la loi pour molester quiconque peut lui apporter des informations, homme ou femme, honnêtes gens ou pas, peu lui importe, et tueur d'hommes et d'animaux, bien planqué derrière son insigne.
J'ai eu beaucoup de mal à rester concentrée dans cette histoire. Alors que Strawl part à la recherche d'indices pour trouver un tueur d'indiens, le lien entre les différents personnages et les lieux qu'il visite, rien ne m'a semblé évident. Beaucoup trop de blabla et de digressions m'ont empêchée de m'immerger dans cette histoire qui d'ailleurs m'a semblé manquer d'une intrigue solide et palpitante. J'ai eu l'impression d'avancer au petit bonheur…
Il y a néanmoins un personnage que j'ai adoré, Elijah, indien et fils adoptif de Strawl, personnage fantasque, un peu prédicateur, totalement imprévisible, très pieux et débauché, ivrogne et tricheur.
L'écriture est vraiment belle et les descriptions de la faune et la flore très détaillées, trop à mon goût. Je me suis beaucoup ennuyée car du côté des humains il ne se passe pas grand-chose, on n'est pas tenu en haleine, le suspense est inexistant. Pourtant il y a eu des moments intéressants, parfois...
1932, Strawl officier de police à la retraite va reprendre du service et pourchasser un tueur en série, qui sème des cadavres d’indiens atrocement torturés. Tout cela se déroule dans le grand ouest américain entre vallées encaissées et canyon de la mort qui tue. Je n’ai pas pu m’empêcher de visualiser un John Wayne en fin de carrière dans le rôle de Strawl. Ce personnage principal est incroyable, il tient le roman à lui tout seul ou presque. Russell Strawl est un héros comme on n’en fait plus, entièrement dévoué à son travail même si cela doit être au détriment de sa vie familiale. Il est rude, infatigable et pas mal abimé par la vie mais il est encore capable d’amour… pour son cheval. On retrouve tous les thèmes classiques au western, cow-boys et Indiens, shérif et bandits et une histoire sanglante dans les contrées encore sauvages du grand ouest. Un récit sombre porté par une plume descriptive qui nous fait visualiser parfaitement les scènes et des dialogues réalistes qui bien souvent m’ont fait réfléchir. Un roman graphique où l’on trouve la brutalité et la violence inhérente à la nature humaine exacerbée par la solitude et la vie dans ces contrées reculées et sauvages. Strawl a une façon toute personnelle d’appliquer la loi et les thèmes de la justice, de la culpabilité et du jugement sont quasi bibliques. Il fait partie de ce genre de policier qui tire d’abord et discute après et ma foi à cette époque et dans ces lieux cela semble presque se justifier. C’était aussi impressionnant de voir les changements s’opérer en lui allant de l’homme sur de lui à celui qui accepte son destin. L’univers que nous présente Holbert dans ce roman est mythique et vraiment magnifique, un roman qui soulève plus de question qu’il n’y répond. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/05/22/37324653.html
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