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En chasseur de casquettes ou meunier sans moulin, Daudet tient de l'imagerie populaire un rôle apparenté aux santons de Provence.
C'est -garantis sur facture- le charme ensoleillé, l'accent chantant et la sensibilité élevée jusqu'au rang de la poésie même.
Auteur comblé puisque de son vivant comparé à Cervantès et Molière -on disait déjà un Delobelle, un Tartarin, tout comme un Don Quichotte ou un Tartuffe-, Daudet mérite pourtant un autre éclairage axé sur les décors de son temps. Curieusement, tout un pan de sa vie -cependant trop courte puisqu'il est mort à cinquante-sept ans- semble occulté aux reflets de sa gloire.
Aussi convenait-il de rétablir Daudet en plein centre de son siècle, Daudet à vif ou en monocle, reniflant dans un Paris sans thym, empoussiéré des ministères, gai luron et bretteur, traversant la Commune en képi mou mais regonflé par le ballon de Gambetta, bref, toujours attentif à la réalité comme à un sujet neuf.
L'Algérie et son lion mité, le cerveau du duc de Morny soupesé dans un seau comme une éponge, l'éventail de l'impératrice accordé au rythme des chansons, autant d'images furtives qui font l'Histoire.
Les témoins s'appellent Flaubert, Goncourt, Tourgueniev, Maupassant. On parle de Dreyfus et de la bicyclette de Zola.
- Daudet, disait Nadar, ce n'est qu'un oeil.
Peut-on, d'un tel photographe, souhaiter meilleur éloge ? Il faut donc profiter de l'album.
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