"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Moussa est « balanceur » sur un gbaka à Abidjan, une fourgonnette qui chaque jour fait la liaison entre la commune d'Abobo et le centre commercial d'Adjamé. Accroché à la portière, il sillonne la ville. Mais il ne voit presque rien de ce qui l'entoure. Ses rêves sont ailleurs. Il les porte depuis son enfance dans le quartier de Marley. Moussa veut aller à Bengue, en Europe. Peu importe le prix à payer, il veut partir, et que sa réussite là-bas profite aux siens ici. Il sera cireur de chaussures, apprenti mécanicien, chauffeur de taxi, soldat de la rébellion, chef de bande, avant de réunir assez d'argent et tenter l'aventure.
Pour quelle vie ?
Moussa nous raconte son monde avec la candeur de l'enfant, la révolte du jeune homme, l'assurance et l'aveuglement de l'homme qui ne renonce jamais. Une énergie vitale contagieuse, une odyssée moderne renversante, la découverte d'une voix magnifique qui porte celle de la jeunesse africaine d'aujourd'hui.
Yaya Diomandé est un jeune écrivain, ivoirien, premier lauréat du Prix Voix d’Afrique, un prix organisé par les éditions JC Lattès et RFI dès 2020. Il est donc sorti du lot parmi les nombreux candidats, tous des auteurs de moins de 30 ans, n’ayant pas encore été publiés et racontant une histoire qui se déroule en Afrique ou qui concerne l’Afrique.
Dans ce livre d’apprentissage, intitulé Abobo Marley, c’est une histoire d’un enfant d’Abobo Marley, quartier le plus dangereux de la commune d’Abobo, dans la ville d’Abidjan, Côte d’Ivoire. Face à l’abandon d’un père, Moussa rêve d’Europe. Alors, au fil des années, il passe de petit boulot en petit boulot pour récolter assez d’argent et faire le grand saut. Ce qui le conduit à abandonner l’école dès le primaire. De cireur de chaussures au Port Autonome d’Abidjan à apprenti de minicar, en passant par la mécanique, Moussa est poursuivi par l’échec et fait la prison, deal de la drogue pour aider ses parents notamment sa mère et sa sœur cadette, puis il finit par devenir rebelle lors de crise politico-militaire ivoirienne de 2002, amasse les biens mais perd tous les biens gagnés au cours de cette longue crise. En dépit de la malchance, Moussa est obsédé et réussi à embarquer pour l’Europe après un périlleux voyage en passant par le désert et la méditerranée. Reclus en Italie, sans papier, nostalgique de son pays et de sa femme et de ses enfants, et sous l’impulsion de sa sœur cadette qui a réussi à créer une entreprise familiale, Moussa décide de rentrer en Côte d’Ivoire pour se refaire une santé et profiter des jours qui lui restent...
Cette histoire belle et agréable à lire ne laisse pas insensible. Dans cette histoire, à la fois passionnante et décapante, la lumière des mots éclairent le lecteur et lui permet de rentrer avec subtilité dans le monde Abidjanais et dans son langage claquant qui élargit le Français à de nouvelles possibilités. En somme, au fil des pages, c’est un bain d’émotions qu’on prend, un bain qui permet de ne s’arrêter qu’après avoir achevé ce livre.
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