"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tom et Karin attendent leur premier enfant lorsque Karin tombe soudainement malade, doit être hospitalisée d'urgence et elle apprend qu'elle a une leucémie. Comme dans un cauchemar, Tom court entre soins intensifs et soins néonatals : entre vie et mort. Il retourne à la maison sans Karin, seul avec un nourrisson et un traumatisme immense. Quelques mois plus tard, son père, avec qui il a entretenu une relation compliquée, meurt.
À tout moment la vie est un livre cru et beau sur une année qui bouleversa tout. Une histoire de perte, de lutte pour trouver son équilibre dans un monde mû par la vie qui nous dépasse moment par moment.
Un récit poignant, au temps et à l'intensité proprement romanesques. Chacun y puise une matière à réflexion et y trouve des échos aux interrogations de sa propre vie.
Le personnage que nous suivons tout au long de ce roman s'appelle Tom. Dès les premières lignes, le décor est planté, nous sommes à l'hôpital. La femme de Tom, enceinte, vient d'être hospitalisée en urgence. Dans les jours qui vont suivre, son état va se dégrader. Il faut sauver l'enfant au plus vite. La petite Livia vient au monde et Tom partage son temps entre le service de réanimation et la maternité. Nous vivons avec lui les moments d'angoisse, quand il est au chevet de son épouse, et les petits instants de bonheur quand il rend visite à Livia.
Tom nous livre son quotidien à l'hôpital mais aussi de retour à la maison, quelques semaines plus tard. Une nouvelle étape l'attend, compliquée et douloureuse. De Karin nous ne saurons que ce que nous livre Tom. Il ne nous est pas donné de la connaître directement. Elle figure en creux dans le roman, lointaine et pourtant omniprésente. Ce roman ne bascule à aucun moment dans le pathos. L'écriture est factuelle, sans être froide. J'ai pensé à "Réparer les vivants", bien que le contexte soit différent.
Je ne suis pas certaine d'avoir choisi le meilleur moment pour publier ce billet et pourtant... Si l'histoire est infiniment triste, c'est bien de la vie dont il est question, cette vie qui s'impose à nous même quand le pire s'invite dans notre quotidien.
La traduction m'a semblé d'une grande justesse.
Un roman très fort qui porte bien son titre "A tout moment la vie".
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/10/a-tout-moment-la-vie-de-tom-mamquist.html
A tout moment la vie est le premier roman de Tom Malmquist, c'est un récit autobiographique.
Karin la compagne de l'auteur avec qui il est en couple depuis 10 ans est enceinte de 33 semaines. Elle est hospitalisée en urgence pour une détresse respiratoire sévère mais son état s'aggrave rapidement et le diagnostic de leucémie aiguë tombe. Avant de sombrer dans le coma, Karin a juste le temps de donner à Tom le prénom de leur fille et de lui demander d'être la seule personne à rester à son chevet.
Tom parvient à assister à la césarienne pratiquée en urgence pour sauver l'enfant, il tient la main de sa compagne pendant l'intervention. Ensuite ce seront pour Tom de multiples va et vient entre le service de chirurgie et celui de néonatalogie par une galerie souterraine qui relie les deux services. Il loge dans une chambre familiale du service de néonatalogie.
Dans la première partie de son récit jusqu'au décès de Karin, on suit Tom sur un rythme haletant.
Le récit est très réaliste, d'une précision chirurgicale.
On admire l'humanité du personnel soignant, la ténacité de Tom qui veut toujours connaître les raisons des refus qui lui sont opposés, refus d'assister à la césarienne, refus de faire passer une couverture du lit de Karin à celui de leur fille Livia, une ténacité qui lui permet de toujours obtenir gain de cause.
Après cette première partie, Tom fait revivre Karin au travers de souvenirs qui lui reviennent dans le désordre. Ce sont des souvenirs de virées entre copains, de matchs de hockey, de sa rencontre avec Karin, des moments qui ont suivi son décès, des premières semaines avec Livia dont il doit s'occuper seul aidé de sa belle-mère qui prend le relai la nuit pour lui permettre de dormir assommé de somnifères. Les moments de corps à corps qu'il passe avec sa fille sont très beaux.
Il évoque les multiples tracasseries administratives auxquelles il est confronté car, n'ayant pas fait de reconnaissance de paternité, il n'existe pas juridiquement en tant que père, une situation complètement kafkaïenne...
Une autre épreuve l'attend peu de temps après le décès de Karine avec l'aggravation de l'état de santé de son père gravement malade depuis 10 ans...
J'ai commencé la lecture de ce témoignage avec une certaine appréhension car le sujet est très sensible mais j'ai trouvé que ce récit était abordé par l'auteur avec une distance qui rend ce livre très émouvant, sans aucun pathos, sans aucun voyeurisme. Un récit qui montre la force et le courage d'un homme.
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