"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Auteur d'un chef-d'oeuvre, Maison des autres, sans origine repérable ni descendance réelle, Silvio d'Arzo avait écrit à l'âge de dix-huit ans et publié en 1942, ce roman qui n'est pas une simple promesse mais déjà un parfait microcosme, subtilement pénétré avec les accents de Goldoni, de Mozart et de Stevenson.
A l'enseigne du Bon Coursier propose tous les emblèmes d'un XVIIIe siècle rêvé, fait de tricornes et d'auberge, de lierre et de glycine, de rendez-vous furtifs ou manqués. Mais un inconnu vient rompre les carmes de la comédie pour leur substituer la fascination : angélique et démoniaque, le Funambule traversera la place du Grand-Turc. Son fil ne sera pas seulement tendu dans les airs, il divisera le coeur de chacun - soubrette, laquais ou marquise -, révélant les êtres à eux-mêmes, les initiant à un silence qui est porte ouverte sur " quelque chose d'enfantin perdu en d'autres temps ".
Au-delà de ce qui les sépare - hasard, histoire ou condition -, tous les personnages sont ici dépossédés d'eux-mêmes par la force de l'énigme.
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