"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pas inoubliable mais loin d'être désagréable, tel pourrait être mon résumé laconique de ce roman. Il démarre très fort, un langage jeune, moderne, pas mal d'humour dans les personnages un peu décalés, dans les expressions, je me dis que je vais passer un excellent moment.
"Finalement, il est sorti à la suivante, à la hauteur de Longjumeau. en voyant le panneau, je me suis dit que c'était la ville où les 2Be3 avaient passé leur enfance. Puis je me suis demandé comment je pouvais savoir un truc pareil, c'était pas vraiment ma génération ces trois couillons. Ça m'a un peu turlupiné en suivant de pas trop loin la Mercedes. Pas longtemps." (p.19)
Ce qui est le cas jusqu'au milieu du livre, et puis, un petit coup de mou, je ne sais pas si c'est le mien ou celui du romancier. Des longueurs, des répétitions, on tourne en rond, comme les trois copains d'ailleurs. Il y a toujours ici et là des pages plus intéressantes, plus drôles, même si cette fin de roman est nettement moins légère que son début. Je frôle l'agacement et l'épuisement lorsque la petite lueur -l'indice- vient mettre le feu au final et je retrouve de l'allant pour aller au bout des aventures de Jules, Virgil et Nico.
Globalement, je garderai l'idée d'un roman agréable, un peu long (les 280 pages auraient pu être condensées), des mecs sympas, décalés, un peu glandeurs, pas mal alcoolisés, perdus et qui se découvrent des ressources qu'ils ne soupçonnaient pas, des amateurs quoi ; c'est cela qui les rend touchants, attachants et sympathiques. On n'a pas envie qu'il leur arrive des bricoles, ils pourraient être nos fils, neveux, frères, cousins (rayez la mention inutile). Des à-peine trentenaires qui découvrent la vie, une sorte de roman initiatique moderne, très ancré dans la société actuelle.
Que demande -t-on à un roman policier ? De nous faire passer un bon moment ? De nous faire oublier durant quelques heures un quotidien pas très drôle ? D'être un bouquin que l'on n'a pas envie de lâcher ? "Scoop" de Yann le Poulichet remplit alors bien sa fonction, on s'y plonge et on ne s'arrête pas. Par contre, et là, je ne sais si c'est un compliment, mais si j'ai été accroché aux pages qui se tournaient à grande vitesse, c'est beaucoup plus pour la toile de fond que pour l'intrigue en elle-même.
"Scoop" n'est pas un polar à tomber par terre mais captive par sa description assez implacable d'un milieu que l'on devinait un peu pourri et qui en passant par la case polar le devient complètement. Un lecture de détente, facile, agréable et pas anodine.
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