"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman de bruit, de rires et de larmes…
J’avais laissé les sœurs Loubersac et les frères de Lestienne en 1939 alors que les bruits des bottes étaient encore lointains, et que les familles essayaient de surmonter les amours difficiles et les querelles. J’ai retrouvé des personnages ayant pris de l’ampleur et que les années de guerre vont malmener.
Espérie tient le domaine familial à bout de bras depuis que son père est mort et qu’elle a divorcé de Charles, frère de Thibault parti avec femme et enfant dans les îles. Mais il revient et Charles ne veut pas abandonner celle qu’il aime toujours. Quand la France est occupée, que les hommes sont au front, le Domaine de Chazelles résiste, accueille, envoie des provisions à Rosalie restée à Bordeaux avec ses enfants mais le retour de Thibaut a réouvert les failles du passé. Les sœurs Loubersac pourront-elles assumer et Espérie pourra-t-elle choisir vraiment son destin ?
Suzanne Gachenot a bien organisé son roman pour faire monter en puissance l’envie d’en savoir plus. Si dans la première partie, de 1939 à 1941, de nombreux rappels remettent en mémoire ou situent les personnages du roman précédent, la seconde nous transporte au centre des guerres familiales et nationales sans nous laisser un instant de répit. Le souffle de ces années-là m’a encerclée et m’a mis parfois la larme à l’œil.
Je n’ai eu aucun doute sur le fond historique que l’on sent bien vérifié, avec des détails précis, et cela m’a permis de me laisser entraîner dans le romanesque et les histoires de familles. La femme combative qu’est Espérie m’a intéressée comme symbole de cette génération de femmes qui ont dû relever la tête et remplacer les hommes pour que le pays ne s’effondre pas.
Marier élégamment et sérieusement l’amour et l’Histoire avec une écriture fluide et harmonieuse n’est pas facile et rien que pour cela, ce roman tient ses promesses. Mais il a en plus de la discrétion, de l’élégance, du respect pour ses personnages. C’est touchant et remarquable, en miroir du visuel de couverture parfaitement adapté à l’ambiance.
Je ne dirai rien de la fin, sinon que si vous avez la mauvaise habitude de lire la dernière page, laissez tomber car vous gâcheriez une grande surprise.
Je remercie personnellement Suzanne Gachenot pour son amitié, les Presses de la Cité et #NetGalleyFrance pour le SP de #LeChoixdEspérie
Avis : ÉLÉGANT
Tout d’abord, je remercie Suzanne Gachenot et les Presses de la Cité pour leur confiance. C’est toujours un grand plaisir de sentir que notre avis peut être souhaité, et ceci grâce au travail effectué régulièrement.
J’ai lu très rapidement « Les sœurs Loubersac » car il est d’une part, d’une lecture facile, et d’autre part plonge entièrement dans une époque et avec des personnages extrêmement attachants.
Nous sommes en 1925 et ce qui devait être jour de joie pour Espérie se transforme en cauchemar, et encore plus pour ses sœurs Rosalie et Léonie. En effet, Rosalie qui était amoureuse de Georges ne l’épousera pas puisque c’est sa sœur Léonie qui convolera en justes noces, tout ceci comme cela se faisait à l’époque pour assurer la prospérité d’une propriété familiale. A partir de là, rien ne sera plus comme avant et les trois sœurs vivront des chemins parallèles que le destin s’ingéniera à croiser.
Le caractère et la nature d’Espérie m’ont beaucoup plu et j’ai trouvé dans cette âme combattante l’envie de vivre en plein accord avec elle-même, même si les situations la faisaient souffrir. Ce sont des combats de femmes qui nous sont décrits mais les hommes ne sont pas en reste et les émotions de chacun superbement décortiquées m’ont redonné la conscience que même si les hommes avaient le pouvoir, ils ne pouvaient pas toujours gagner la guerre des sentiments.
S’il n’y a pas de descriptions très précises des lieux ou des événements de ce siècle, j’ai la sensation que l’auteure s’est attachée à nous montrer la vie intérieure des personnages plus que leur cadre de vie, faisant de ces hommes et de ces femmes les exemples vivants des carcans de l’époque.
Le roman se termine avec la déclaration de guerre de 1939, je ne peux que souhaiter découvrir comment Espérie et les autres vont traverser ces années de combats. Si vous lisez ce roman, je suis sûre que vous serez dans la même attente.
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