"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le professeur Pendleton, un écrivain raté, enseigne la littérature créative à l'université Bannockburn, sur la côte Est des USA. Le jour où il doit accueillir le romancier à succès Allen Horowitz, son ennemi intime, invité pour une conférence par le président de l'université, il tente de se suicider.
Une de ses étudiantes, Adi, devient sa garde-malade. Dans les papiers de Pendleton, elle découvre un roman qui lui semble excellent et qu'elle réussit à faire publier avec l'aide d'Horowitz. On découvre bientôt que ce roman, devenu un best seller, décrit la découverte réelle du cadavre d'une jeune fille, bien qu'ayant probablement été écrit avant cet événement tragique. De quoi rouvrir une enquête qui n'a jamais trouvé sa conclusion.
Une intrigue qui entretient un suspense digne d'un bon polar, mais une narration qui effectue trop de circonvolutions pour pouvoir réellement captiver le lecteur dans la durée. Dommage, car le dénouement est bien amené. Globalement, on alterne le plaisir de lecture et l'ennui...
Il en va un peu de même pour les principaux personnages, E. Robert Pendleton, Allen Horowitz, Adi Wiltshire, Henry James Wright, l'ancien militaire devenu photographe et étudiant en littérature, ou le policier Jon Ryder : leur psychologie est incertaine et leurs actes inconstants, comme leurs motivations... Avec la multiplication des seconds rôles ambigus, largement de quoi égarer le lecteur.
Reste l'écriture, et donc la traduction : richesse du langage et du style ; du bel ouvrage. Mais on reste quand même sur le sentiment que le roman est écrit pour son auteur plutôt que pour ses lecteurs.
Un roman à l'intérêt trop inconstant...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/02/12/la-vie-secrete-de-e-robert-pendleton-de-michael-collins-chez-christian-bourgoispoints-trop-inconstant/
« J'avais déconné à l'école, j'avais fait les 400 coups, je m'étais retrouvé avec les clochards et les durs » .
Que reste-t-il alors à Liam, dont l'unique et grand talent était celui de la course à pied qui aurait dû lui permettre d'obtenir d'une bourse d'études dans une université américaine ?
Comme beaucoup d'autres Irlandais avant lui qui ont franchi l'Atlantique pour tenter leur chance, il part aux Etats Unis en suivant la filière Emeraude, celle des travailleurs clandestins .
Il échoue d'abord dans un motel sordide « un vrai dépotoir »où il survit plutôt mal que bien en travaillant de nuit, mais tombe sous la coupe de Sandy un toxicomane qui a l'art de monter des arnaques et d'exploiter les autres à son profit.
Liam s'embarque alors avec lui et Angel, une adolescente enceinte, dans une sorte de road trip qui les mène dans un camp, une sorte de zone où s'entassent et survivent des familles de naufragés de la vie .
Toujours à l'affût d'une escroquerie basée cette fois sur des paris truqués, Sandy propose alors à Liam de rechausser les crampons, de l'entraîner et le remettre en piste pour en faire un champion censé faire la fortune de leur trio. Cette remise en selle, objet de nombreuses pages, véritable torture physique pour Liam, suffira—elle à le faire sortir de l'ornière et à faire son salut ?
Plus largement , le roman évoque aussi ce que représentent les Etats Unis pour les Irlandais, l'Eden mythique d'une possible réussite pour ceux qui n'attendent plus rien. Il révèle aussi le fonctionnement des universités américaines, qui ont besoin pour parfaire leur renommée, de recruter par contrat des athlètes étrangers de talent en les appâtant par un système de bourses.
J'ai apprécié diversement l'ouvrage .
Je me suis attachée à ce personnage d'écorché vif, qui porte en lui la déchirure de l'exil, de la séparation, partagé entre honte, désespoir et tentatives de sursaut. Dans ce récit à la première personne, Liam semble s'adresser directement au lecteur, le prendre à témoin de ce qui le hante et s'entremêle dans son sommeil : les souvenirs horribles des sévices subis en maison de correction tout autant que les images heureuses du paradis perdu de son enfance, celles des années précédant sa chute.
Mais j'ai aussi eu hâte de sortir de cette immersion dans l'enfer des loosers, des marginaux, dans les paysages de désolation, et de la prose coup de poing, violente et crue de ce roman fiévreux.
Je dois reconnaître également que le long passage évoquant la solitude du coureur de fond a été pour moi source d'ennui .
pfff dur de juger ce roman.... à la fois enquête policière, analyse philosophique sur la condition des écrivains....témoignage sur la dépression et le suicide...
E. Robert Pendleton est titulaire dans une Université obscure et surtout un auteur fini, et c'est pourquoi, alors qu'il est confronté ce soir à son ancien ami, qui ne manque pas de lui flanquer son succès à la figure, c'est pourquoi il décide de mettre fin à ses jours. Et il y arrivera presque.
Sauvé de justesse par Adi, une étudiante qui l'a choisi comme sujet de thèse, Pendleton est dans le coma. Adi se sentant responsable décide d'habiter chez lui pour l'aider. Et c'est là, dans la cave, qu'elle découvre un roman non publié de Pendleton. Elle le lit. C'est un chef d'oeuvre. Seul problème : Il s'agit d'une confession d'un pédophile meurtrier, et le roman présente d'étranges ressemblances avec un meurtre commis dans les environs.
Sur cette base policière, Michael Collins tisse une intrigue profonde et lance plusieurs questions très pertinentes sur l'art de l'écriture. Dans quel mesure le roman est il un plagiat de la vraie vie ? Ne devrait on pas dire que c'est une biographie, un témoignage dans ces cas là ? Pire, si l'évènement en question est perpétré dans le but d'écrire ce livre ?
Avec la deuxième partie du roman, Collins enfonce le clou. Il envoie donc un inspecteur usé chercher la vérité quant à savoir si Pendleton a réellement tué cette petite fille comme il semble le dire dans son roman, qui entre temps, a reçu le national book award et est en tête des ventes depuis deux ans. L'ignoble succès que celui-là.
Je dois reconnaître qu'il s'agit là d'un roman pessimiste et sombre mais au combien foisonnant. J'avais rarement touché du doigt une telle profondeur de réflexion dans une intrigue de roman...un chef d'oeuvre de maîtrise.
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