"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voici un récit décalé, loufoque et irrévérencieux à souhait mais qu'est-ce-que cela fait du bien. J'ai souri souvent, j'ai ri aussi et même beaucoup ri à la lecture de ce récit hors du commun.
L'évangile il la connaît, on sent les références tout de même ! C'est une revisite bien réussie, très surréaliste et bien belge que nous propose Marc Menu.
C'est truffé d'humour et de jeux de mots, parfois tordu et un peu limite mais j'adore ça.
Des exemples :
- Glaive lève-toi ! (vous entendez la chanson ?)
- Les disciples ont rendez-vous dans des stades de foot à attendre le 'Messi'
- Il marche sur les eaux car il ne veut pas que l'on sache qu'il ne sait pas nager
Remettez le tout dans le contexte, ça marche.
Pour ma part c'est un 8.5/10
Euh j'oubliais ! Grenouilles de bénitier s'abstenir !
Les jolies phrases
- Heureux les mous, car ils plieront et ne se briseront point.
- Heureux ceux qui pleurent, car ils pisseront moins.
- Heureux ceux qui croient en la justice, car ils vivront toute leur vie dans un monde imaginaire.
- Heureux les coeurs purs, car il ne leur sera pas reproché de polluer la planète.
Cet homme n'était pas aveugle, répondit Jésus. Il avait seulement du sable plein les yeux, sans doute depuis l'opération Tempête du désert. Il suffisait de lui donner du collyre.
https://nathavh49.blogspot.com/2024/02/levangile-par-le-menu-marc-menu.html
Un recueil Menuesque, il faut le dire.
Je fais partie des braves qui l’ont lu jusqu’au bout.
Que contient-il ?
Une réflexion à propos de l’écriture, la dénonciation des poètes de quatre sous.
La mer, les oiseaux, la nature mais surtout, oui surtout, une ironie parfois cinglante, grinçante, cynique.
Quelques mises en garde destinées à ceux (oserai-je celles ?) qui souhaitent prendre la plume.
Un brin d’émotion, juste un, l’auteur est très pudique.
Qu’il ne se fasse pas de mouron, je sais où le trouver mais sa lecture m’a amusée.
Et donc qu’il n’éternise pas ce soir de relâche car…c’est bien connu : Faut rigoler !
C’est sur ce point, je vous avoue, que j’ai du mal à me positionner, maître… Je ne discerne pas très bien moi-même la nature de cette partition que j’ai écrite.
Alors c’est très simple, mon ami, ne cherchez plus : C’est du jazz !
La chute de la mise en bouche de Gaëlle Pingault est un bon résumé du livre.
Maintenant, je me demande si je ne vais pas copier Marc Menu, enfin son chien, et demander au mien d’écrire mes commentaires . Mince, ce n’est pas dans l’immédiat. Il faut d’abord que je lui apprenne à tenir un livre dans ses pattes, à ne pas le déchiqueter croyant à un nouveau jeu.
Bon, alors, tant pis, je me lance.
Plus que des nouvelles, ce sont des histoires courtes, voire très courtes, des tranches de vie, des instantanés, des minutes de vie où se disputent l’insolite, la vie courante et banale. La fin, un couperet qui peut être un retournement, une jolie ou mauvaise chute
La tendresse n’est pas absente « Quand ma première femme est partie, je suis entrée dans l’hiver…. L’hiver est resté là deux longues années. Et puis, il y a eu toi. Le feu à l’âme. Le feu au… corps. Et depuis toi,, au lit…. Je n’ai plus froid aux pieds. »
Les histoires d’amour peuvent mal se terminer surtout lorsque l’on monte une voile noire sur le bateau du promis.
Difficile de résumer un tel livre car tout y passe, l’amour, le sexe,l’amitié, le nombril...Un petit feu d’artifice, au fait pourquoi cette habitude de mettre toujours, petit, grand… Bref, un feu d’artifice avec des histoires qui me m’ont touchés ou pas.
J’ai apprécié ses histoires courtes et, surtout, l’économie de mots qui va droit au but.
Un petit coup de mou dans le moral, surtout en ces temps de confinement, allez, hop, ouvrez une page au hasard et...Dégustez !
Titre aux diverses origines, Alessandro Barrico dans Novecento Pianiste ou Gaëlle Pingault ; on peut le définir par un mélange de classique, d'improvisations, d'inventions, des passages dans une liberté totale, c'est donc du jazz et c'est ce qui résume bien ce petit recueil de Marc Menu.
Des mini nouvelles, de très courts textes qui sont souvent drôles :
"Il est descendu par la cheminée, en ahanant comme un tuberculeux. Il n'est pas resté plus de vingt minutes -le temps de reprendre son souffle et de faire sa bonne action. Il a bu le verre de goutte qui l'attendait, en a même repris deux fois. Dans mon petit soulier, il a laissé au passage une pièce de dix francs, deux tickets de métro et un préservatif presque neuf. Puis, il est remonté par où il était venu, le pauvre -il devait être dans un bel état, en émergeant de là. Comme je faisais semblant de dormir, je n'ai pas perdu une miette du divin spectacle. Sûr que je m'en souviendrai longtemps, de l'amant de maman." (p. 41)
Il y en a pour tous les genres et tous les goûts : du drôle disais-je, du cynique, de l'ironique, du gore (peu, et pas de description, juste la visualisation qui est terrible), de l'actualité, de l'amour, de la tendresse, de la poésie, du sentiment, du vécu : "Çà et là, sur les murs, des traces de peinture. Ou plutôt, de non-peinture, de plafonnage apparent. Sur le sol -difficile de dire s'il s'agit d'un tapis ou d'une couche de crasse- des vieux papiers, livres, vêtements sales, et autres bouteilles à moitié vides. Cerise sur le gâteau, cette délicieuse odeur de renfermé. Ça ressemble au centre de documentation du journal de Spirou depuis que Monsieur Dupuis en a confié la gestion à Gaston. Mais point de Gaston ici -même si en cherchant un peu, on aurait de bonnes chances de trouver une souris grise. Nous sommes dans la chambre de mon fils." (p. 46)
Un petit recueil qui n'a pas besoin de grossir pour donner le sourire et envie de lire. A s'offrir ou offrir aux petits et grands lecteurs, ce sera toujours mieux que "un préservatif presque neuf". Et offrir des livres à Noël, c'est ce qu'il y a de mieux.
Une petite dernière, juste pour enfoncer le clou : "Les allées du cimetière convergent toutes vers le même caveau à moitié vide. Monsieur Dupommeau, mort en 1884, y attend sa jeune épouse. Certaines nuits, on l'entend hurler à la lune, appeler désespérément sa belle disparue. Elle ne reviendra pas. Elle dort cent mètres plus loin, dans le tombeau de son amant Jules Poirette -qui lui au moins, s'est offert du vrai marbre." (p. 51)
Les nouvelles citées ont pour titres, respectivement : "Si décembre...", "Home des cavernes", "Art funéraire". Je les cite, car outre l'art de la chute, Marc Menu possède celui du titre concis qui résume parfaitement son propos. Décidément, plus je les lis, plus je les aimes les éditions Quadrature.
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