"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
“Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent c'est pour toujours.” C Bobin
Une journée à Dunkerque, un train, un couple sympathique et un flot de pensées pour submerger le tout.
Une réponse à un admirateur d’Un Afghan à Paris, c’est une réponse généreuse qui dit la bataille quotidienne qui se joue au cœur de l’homme exilé, réfugié.
Il dit aussi merci à la langue française en l’honorant par ses lectures mais par l’art acquis qu’il nous offre.
Un parcours qui laisse des traces indélébiles, des cicatrices à vie qui stigmatisent le manque du pays d’origine et des siens famille, amis, amoureuse. C’est cruel, poignant.
Mais il dit au-delà qu’il place au firmament l’espoir en un monde meilleur. On veut y croire.
« Toutes ces erreurs du passé m’offrent aujourd’hui la sagesse et les souffrances, la joie. »
La violence de l’exil est très présente et laissera de multiples cicatrices dans le cœur et l’esprit, la culpabilité de laisser derrière soi d’autres victimes de la barbarie. Ne pas avoir le choix n’amoindrit pas le choc.
C’est une plume enchanteresse qui varie les styles de l’épistolaire au récit, de la poésie en toute chose.
C’est un regard qui dit l’enfer, l’espoir.
C’est une pudeur qui s’exprime, des mots qui éclairent.
Et toujours cet apprentissage d’une langue pour dire.
Quand Mahmud Nasimi parle de Balzac, Hugo etc. Ils sont là dans votre salon avec lui, avec vous et parlent du monde.
Son véritable refuge c’est notre belle langue, le français.
Alors n’attendez pas, lisez-le, offrez ses livres, et changez votre regard.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/01/02/chant-de-la-melancolie/
Qu'un étranger écrive en français, je trouve déjà cela extraordinaire mais nous en avons plusieurs exemples dans la littérature contemporaine, mais qu'il n'ait vécu dans notre pays que depuis peu et dans les conditions difficiles de réfugié sans papiers et sans domicile est bien plus remarquable.
Mahmud a quitté son pays, l’Afghanistan, comme beaucoup d'autres, a mis longtemps pour se sentir à peu près sauf sur le territoire européen après avoir été reçu dans plusieurs familles d'accueil en Belgique et en France, a passé des jours à arpenter Paris par tous les temps avant de pénétrer dans différents cimetières et de, découvrir là un monde qui jusqu'à ce moment lui avait été fermé : la littérature !
Il n'avais jamais aimé les livres, les avait même volontairement tenus à l'écart et là, dans ces endroits calmes emplis de personnages, certes morts mais connus, il avait fait un pas dans leur direction .
Apprendre le français dans ces conditions est peu commun mais parvenir à l'écrire est de l'ordre de l'exceptionnel.
Son livre est personnel, aborde ses difficultés quotidiennes, ses déboires et expériences malheureuses, ses rencontres au hasard des rues ou des familles dans un français étonnant, littéraire et souvent soigné, quelques poèmes parsèment la fin des chapitres.
Il nous donne l’exemple d'une résilience bien particulière, l’apprentissage d'une langue par la littérature dans des conditions spéciales et une volonté hors pair .
Bravo à lui et que ce livre ne reste pas unique mais soit le premier d'une longue liste de romans où il pourra laisser libre cours à son imagination et à ses qualités d'écrivain.
Mahmud Nasini nous invite ici à partager sa vie de réfugié et nous permet de porter un regard neuf sur notre langue qu'il manie avec douceur et délicatesse.
Etre migrant, une expérience douloureuse.
Se sentir accueilli par une langue, une expérience merveilleuse.
Un récit poétique et rempli d'espoir.
Mahmud est afghan et il se retrouve à fuir son pays en guerre. On comprend qu’il ne le fait pas de gaieté de cœur, bien sûr. Il le fait pour survivre, et on ressent que c’est exactement ce qu’il va faire à son arrivée à Paris. Survivre. Il déambule à travers la foule, celle qui le rend invisible. Il raconte cette difficulté à exister dans un pays qui n’est pas le sien, dont il ne maîtrise pas la langue. Mais dans ce petit livre, il évoque surtout des souvenirs. Ce qu’il a perdu, l’enfance insouciante, l’amour, la famille. Mais aussi ce qu’il a gagné en France, l’amour des livres, des écrivains, des chanteurs, sans oublier l’amitié.
C’est un petit recueil de pensées, de souvenirs et de ressentis. Il se lit très vite, passe d’un sujet à un autre, est bordé de poésie simple face aux difficultés de la vie. Il retranscrit les émotions de l’auteur, son positivisme, son espoir, son envie de s’en sortir mais il n’oublie pas ce qu’il a dû endurer. Comment le pourrait-il ?
Ce sont ses mots qu’il couche sur papier, parfois comme une envie pressante, mais qui regorgent toujours de sa façon de voir la beauté des choses. C’est joli, c’est attendrissant, et il peut être fier d’avoir réussi ce travail alors qu’il vit en France que depuis deux ans seulement et qu’il ne maîtrisait aucunement le français à son arrivée.
Mais les chapitres s’envolent à vitesse grand V, le récit balaie si vite, trop vite, tous les sentiments de son auteur. Il dissémine des bribes du passé et du présent sans jamais approfondir les choses. Par conséquent, le lecteur a tendance à rester en survol de cette histoire qui pourtant, doit être si riche en émotions diverses en réalité.
Je ne dirai pas que je ne l’ai pas aimé. Je dirai que je suis restée à la surface et que ces quelques pages n’auront pas suffi à me marquer. C’est pourtant le genre d’histoire qui peut me bouleverser. C’est touchant mais ce n’est pas inoubliable.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2022/09/21/lecture-un-afghan-a-paris-mahmud-nasimi/
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