"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le roman commence sur un drame. Daniel est mort, assassiné par Jonah son meilleur ami qui a fini par se suicider. Evangeline, seize ans et enceinte, abandonnée par sa mère, pense à eux et se demande...
Les chapitres donnent alternativement la parole au différents protagonistes. Isaac le père de Daniel, Evangeline, Jonah le jour de sa mort où il raconte... puis plus tard arrive Lorrie, la mère de Jonah. Il y a aussi Rufus, le chien, qui tient une grande place dans l'histoire.
Ce livre m'a emportée dès les premières lignes. L'écriture est belle et puis il y a une grosse interrogation sur Evangeline et les garçons, Daniel et Jonah. On comprends qu'on vient de plonger dans une histoire douloureuse où on sera peut-être confronté à des choses sales et possiblement de la manipulation ou, à minima, des omissions. On fait des incursions dans le passé des personnages au fil de la narration.
Evangeline, enfant délaissée puis abandonnée par une mère fantasque et instable va découvrir qu'on peut être vu, entendu, écouté. Isaac semble se raccrocher à la vie à travers cette adolescente perdue qu'il a recueillie. Ce roman provoque des sentiments ambivalents. C'est sombre puisque deux adolescents sont morts de façon tragique, mais lumineux par la vie que Evangeline, gamine rebelle et insoumise, apporte avec elle. Cependant plus on avance dans l'histoire plus ça devient oppressant par moments. On craint des révélations terribles et les douleurs incommensurable qu'elles pourraient apporter. Une question m'a taraudée, est-on directement responsable des actes de nos enfants ? Les parents sont-ils à l'origine de nos névroses, de nos mauvais comportements ?
On assiste à un cheminement de déni et de douleurs pour comprendre ce qui s'est passé. Ce que j'aime dans les romans, c'est que les personnages pressentent, ont des intuitions de ce qui s'est passé ou se passera, entendent les non-dits. Moi jamais. Dans la vraie vie je crois que ça n'arrive jamais. Mais c'est ça qui fait la magie des romans.
Et donc, on assiste à une sorte d'incompréhension douloureuse, comme si une lumière s'allumait, mais pour montrer la sinistre réalité. de plus, Isaac est quaker. Il s'agit d'un culte assez étrange, fait de silences en réunion. Les quakers peuvent demander un comité de clarification, qui m'a fait penser à une forme de psychanalyse et suit des règles très précises et strictes.
J'ai adoré cette histoire de résilience, les personnages, ces deux parents crucifiés par la mort de leurs fils respectifs, l'un assassiné, l'autre assassin et suicidé. Isaac froid et impassible, comme pour cacher tout ce qu'il est réellement. Lorrie toute de délicatesse, de pudeur et de générosité. Et Evangeline, cette ado rebelle et en colère, mal élevée, voire pas élevée du tout, et intelligente. Il y a des moments de grâce, d'autres déchirants. Il y a un peu de mystique car certains personnages sont empreints de spiritualité. C'est tout simplement beau ! On traverse les étapes du deuil, du refus, de l'aveuglement, du défoulement, de la cruauté, de l'attachement, puis du refus etc...
Un premier roman magnifique qui, j'espère ne sera pas le seul.
Fort Furlong – État de Washington. Daniel Balch et Jonah Geiger se connaissent depuis leur plus tendre enfance (depuis l’âge de trois ans, très exactement …) Leurs parents sont voisins et étaient amis, par le passé … Depuis, Katherine (la mère de Daniel) est partie avec un autre homme, tandis que Lorrie (la mère de Jonah) tente d’oublier la mort de son mari …
L’un est pauvre, timide et chétif. L’autre est à l’aise, sans être riche, charismatique et très beau. Petits, ils étaient inséparables. Depuis quelques années, les deux adolescents ne se voyaient pratiquement plus … L’un va être sauvagement assassiné. L’autre (son meurtrier) va se suicider quelques jours plus tard …
Evangeline McKensey (seize ans) est arrivée il y a sept mois avec sa mère instable (Viv) qui a fini par l’abandonner dans le mobile home familial. Evangeline et sa mère sont, ce qu’on appelle péjorativement « des cas sociaux » … Dès sa première rencontre (dû totalement au hasard) avec Daniel et Jonah, elle va juger le premier prétentieux … Et se tourner, par pur instinct, vers le second (qui lui semble plus effacé et plus proche d’elle …)
La rencontre – après le drame – entre Isaac Balch, le père de Daniel, et Evangeline (que l’enseignant meurtri de cinquante ans va héberger) ainsi que leur relation naissante, sont narrées par JoAnne Tompkins (primo-écrivaine particulièrement talentueuse !) avec une immense délicatesse, doublée d’une profonde humanité. Les mots ont été choisis avec un soin touchant … Les sentiments de chacun des protagonistes sont également mûrement pesés. Et leur analyse brillamment traitée. Sorte de roman choral, où même Jonah revient du royaume des morts pour tenter – tant bien que mal – de se justifier.
L’intrigue est lente mais nullement ennuyeuse, bien au contraire ! C’est à la fois douloureux et lumineux : jusqu’à la tendre description du vieux Rufus, le chien de Daniel (mi-labrador, mi-pitbull) qui émeut le lecteur … Un gros coup de coeur en ce qui me concerne !
Que peut-il advenir après un drame qui a coûté la vie à deux adolescents ? Quand l’un a tué l’autre avant de se suicider ? Et que leurs parents restent voisins sans plus désormais supporter de se croiser ? Ancienne médiatrice de justice, JoAnne Tompkins évoque la résilience et la rédemption après l’irréparable, dans un premier roman juste et délicat, tendu comme un thriller.
Mis à part le lecteur, qui lui aura accès, avant qu’il ne le détruise et par brefs chapitres intercalés tout au long du roman, au journal tenu par Jonah entre son crime et son suicide, personne ne saura jamais ce qui aura bien pu passer par la tête du lycéen, pour que lui, si effacé et à la dévotion de Daniel, son charismatique ami de toujours, s’acharne ainsi au couteau sur le jeune homme, abandonne son corps pour participer aux infructueuses battues pour le retrouver, et mette finalement fin à ses jours en se dénonçant sans plus d’explication. C’est donc tenu en haleine par le récit par Jonah des événements et de ce qui, en une longue et silencieuse maturation, les a précédés, que l’on assiste en parallèle au malheur, torturé de questions sans réponse, des parents des deux garçons. A vrai dire, des éléments de réponse, ils en ont malgré tout dont ils peuvent se douter, puisqu’eux savent bien, au fond, ce qui couvait de violence sous les apparences ordinaires de leur vie de famille.
Mais voilà qu’au beau milieu de ce champ de ruines surgit un personnage qui pourrait bien bouleverser ce qui semblait déjà scellé sous la dalle du chagrin et de l’hostilité muette. Evangeline a à peine seize ans, elle est enceinte, sans famille ni domicile. Lorsqu’elle frappe à la porte du quaker Isaac Balch, seul avec son deuil et son chien depuis la mort de son fils Daniel, elle et le futur bébé pourraient bien finir par combler le vide à leur manière, voire même briser la rancune qui a grandi entre lui et sa voisine, Lorrie, mère de Jonah. A moins que de nouvelles révélations ne viennent à nouveau tout compromettre quand il s’avère qu’Evangeline avait un peu plus que croisé les deux garçons peu avant le drame…
JoAnne Tompkins a trouvé le ton juste pour construire sans pathos ni sentimentalisme une histoire à la fois captivante et intelligente sur la solitude d’êtres enfermés dans leur incommunicabilité, entre jalousie et rancoeur, frustrations, remords et regrets, mais trouvant néanmoins suffisamment de bienveillance autour d’eux pour accéder au pardon et à la rédemption. Pas un des protagonistes à ne cacher quelque secrète ambivalence, les plus solaires gardant leur part d’ombre et les plus sombres leur lot d’humanité. Est-ce l’expérience de l’auteur dans la justice ? Dans son récit, le mal est une tumeur proprioceptive, une attaque de circonstances propres à vous faire perdre l’équilibre, mais, comme l'exprime Jonah, ce n’est pas parce la gravité vous fait tomber par terre qu’il faut en déduire que vous êtes la gravité – et donc le mal – incarnée. De l’ensemble sourd au final une lumière doucement réconfortante, discrètement alimentée par la touchante et fragile part d’âme de chacun, y compris celle de l‘affreux mais irrésistible Rufus, curieux croisement de labrador et de pitbull, et personnage à part entière du roman.
C’est ainsi que de la noirceur de ce sordide fait divers, JoAnne Tompkins réussit à extraire une histoire par contraste d’autant plus lumineuse, attachante et addictive. Ce qui vient après ? N’est-ce pas la bienveillance, indispensable terreau de résilience ? Un premier roman diablement bien campé, dénotant chez l’auteur une impressionnante acuité d’observation.
Le roman s'ouvre sur le crime du jeune Daniel Balch par son voisin et ami Jonah Geiger.
Un différend d'adolescents qui vire au cauchemar.
Incapable d'assumer son acte, Jonah se suicide.
Dans la même temps, Evangeline Mc Kensey est abandonnée par une mère célibataire qui a choisi la drogue, le sexe et Dieu plutôt que sa fille. Seule au monde, Evangéline erre et fini par atterrir chez Isaac Balch, inconsolable après la mort de son fils.
Quelques jours avant le drame, Evangeline avait fréquenté Daniel et Jonah.
Une relation compliquée nait entre Isaac et Evangeline qui peinent à s'apprivoiser.
La jeune adolescente lui avoue être enceinte et toutes les hypothèses sur l'identité du père de l'enfant laissent planer le doute. Est ce Daniel, Jonah, .... ?
Un incroyable roman ou l'on s'attache à chacun des personnages . Un roman polyphonique dans lequel les personnages prennent la parole et éclairent la situation de leurs points de vue.
Un roman autour de la résilience, de l'Amour, de l'amitié, de l'importance de la famille et de la bienveillance.
Il s'agit de guérir des âmes blessées, des parcours de vies cabossées.
Encore une pépite signée Gallmeister !
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